Comment créer une clé USB contenant Linux, macOS, Windows 10 ou une suite d'outils de secours

Pour installer un système d’exploitation sur une machine, il y a souvent une étape cruciale : télécharger l’image ISO et la transférer sur une clé USB. Cela concerne aussi bien les OS classiques, que les systèmes de « secours ». Mais dans la pratique, comment faire ? On vous explique.

La fin d’année est désormais une période où les grands systèmes d’exploitation reçoivent des mises à jour majeures. Ainsi, après macOS Mojave, Windows 10 October 2018 ou Ubuntu 18.10, on attend Fedora 29 pour le 30 octobre.

Si chacun propose une procédure de mise à jour, il est parfois nécessaire de repartir à zéro. Pour cela, il faut récupérer l’image, souvent au format ISO, et créer un média d’installation basé sur la dernière version en date. Depuis plusieurs années, l’habituel DVD a été remplacé dans ce rôle par les clés USB, plus flexibles, compactes et simples à gérer.

Voici un petit tour d’horizon des méthodes à utiliser pour récupérer les fichiers d’installation des différents OS du marché et procéder à une installation via une clé USB. Nous en profiterons pour évoquer différentes solutions de « secours ».

Récupérer l’ISO

C’est par ces trois lettres que l’on désigne une image disque, dont l’extension est .iso. Ces fichiers répondent à la norme ISO 9660 datant de 1988 et permettent de stocker une copie exploitable d’un média tel qu’un CD/DVD. Ils peuvent être décompressés ou montés comme un lecteur virtuel dans la plupart des systèmes d’exploitation modernes.

Ils sont depuis longtemps le format par défaut pour les médias d’installation d’un système d’exploitation, chaque éditeur (ou presque) permettant de les récupérer assez simplement.

  • Linux

Le cas des distributions Linux est le plus simple puisqu’il s’agit en général de se rendre sur le site officiel pour accéder à un lien de téléchargement. Différentes déclinaisons sont parfois proposées : 32 bits, 64 bits, version minimale, pour telle ou telle architecture, avec un gestionnaire de fenêtres en particulier, édition Live, etc.

Des outils tout-en-un simplifient encore la manœuvre, comme nous aurons l’occasion de le voir plus loin.

  • macOS

Apple oblige, il n’est ici pas question d’un fichier ISO mais d’un installeur dans un format maison. Par défaut, il faut passer par la procédure de téléchargement du Mac App Store. Une fois la procédure terminée, un fichier nommé Install macOS [Nom de version] sera présent dans le dossier Applications, c’est lui qui vous permettra de créer un média d’installation.

Notez qu’Apple précise que cette procédure est réservée aux administrateurs et qu’elle n’est normalement pas nécessaire. Vous pouvez en effet restaurer votre Mac directement avec la dernière version de macOS en OTA via la restauration dédiée. Elle est accessible en pressant les touches Option + Commande + R au démarrage.

  • Windows 10

Si Microsoft diffuse bien des fichiers ISO, ils ne sont pas toujours publics. À la place, l’éditeur propose son Media Creation Tool qui permet de récupérer l’ISO de la dernière version de son OS grand public.

Une fois téléchargé, il vous laissera le choix : télécharger un fichier ISO puis l’enregistrer, ou l’écriture directe sur une clé USB. Il permet également de choisir l’édition désirée : 32 bits, 64 bits ou les deux.

Pour la déclinaison Server, il faut passer par l’Evaluation Center et remplir un formulaire.

Transférer l’ISO sur une clé USB

Dans le cas de macOS, la procédure est détaillée mais passe par la ligne de commandes. Microsoft a de son côté fait le choix d’un outil maison s’occupant de tout. Mais des alternatives existent.

DiskMaker X permet par exemple de simplifier le transfert du fichier d’installation vers une clé USB du côté d’Apple. Sous Windows, l’utilitaire Rufus transfère rapidement un fichier ISO sur une clé USB. Il a l’avantage d’être simple, compact, open source (licence GPL v3) et d’exister en version portable.

Rufus PortableEtcher

Certaines distributions Linux intègrent un outil avec une interface graphique comme le gestionnaire de disques de GNOME. Si vous cherchez un outil multiplateforme, Etcher est une alternative open source intéressante. L’application est par contre lourde, puisque basée sur Electron. Elle existe également pour la ligne de commandes (CLI).

Etcher a l’avantage de gérer les images (.img, .raw, etc.) et autres fichiers compressés (.zip, .bz2, .gz, etc.), ce qui est un moyen de distribution préféré à l’ISO dans certains cas, comme les systèmes d’exploitation destinés à des micro PC comme le Raspberry Pi par exemple. Il pourra ainsi remplacer Win32 Disk Imager qui permet, lui, de réaliser des images.

Enfin, les adeptes de la ligne de commande peuvent se reposer sur une extraction des fichiers lorsque cela est possible, ou sur l’outil dd présent dans toute bonne distribution Linux :

dd bs=4M if=/chemin/vers/votre_image.iso of=/dev/sdx status=progress && sync

Dans l’exemple ci-dessus, /dev/sdx représente le périphérique vers lequel vous voulez transférer votre ISO. Bien entendu il faudra adapter ce paramètre à la clé USB connectée à votre machine. Pour rappel, vous pouvez lister les périphériques de stockage sous Linux via la commande suivante :

sudo fdisk -l

Les outils à tout faire

Comme pour Windows et son Media Creation Tool, il existe de nombreux outils tout-en-un pour les différentes distributions Linux. Certaines proposent le leur, comme Fedora et son Media Writer, celui de SUSE, l’USB Creator d’Unraid, Tuxboot, etc.

D’autres sont agnostiques et permettent de télécharger une ISO puis de la transférer sur une clé USB. C’est le cas d’UNetbootin ou d’Universal USB Installer. Pour ceux que cela intéresse, des applications proposent de placer plusieurs ISO sur une même clé, comme MultiBootUSB et YUMI (Your Universal Multiboot Installer).

Les systèmes de secours, pour vous sauver en cas de panne

Ces initiatives rejoignent des solutions connues de ceux qui ont l’habitude de dépanner des PC depuis plusieurs années : les CD de secours. Ils contiennent des dizaines d’outils pour vérifier le fonctionnement de la mémoire, formater des disques, accéder à des systèmes d’exploitation légers pour lire des données, etc.

Ils ont bien entendu suivi le mouvement et peuvent être utilisés sur clé USB, ce qui a l’avantage de moins limiter leur taille et donc la quantité d’outils qu’ils intègrent. On pense bien entendu à Ultimate Boot CD, toujours maintenu 15 ans après la version 1.0 (publiée en juin 2003).

Mais d’autres ont décidé de prendre le relai, chacun avec ses avantages et ses choix. Le plus simple est sans doute de voir celui qui vous conviendra le mieux en fonction de vos besoins : Hiren’s Boot CD PE, MediCat ou System Rescue CD.

Merci de ce rappel aussi détaillé que long.