comment Gmail a tué le client mail

[large]Abandon de Thunderbird et rachat de Sparrow : comment Gmail a tué le client mail[/large]

par Guénaël Pépin, ZDNet France. Publié le lundi 23 juillet 2012

L’usage des clients mail locaux s’est déporté sur le web, sous l’impulsion de webmails aussi complets et ubiquitaires, qui signent la fin de leurs développements. Reste le mobile, où le client local reste en force.

Le rachat du client mail pour Mac et iOS Sparrow par Google a déçu bien des utilisateurs. L’équipe abandonne le travail sur son application pour se concentrer sur Gmail chez Google, que l’équipe se vante de supporter parfaitement avec son client. Ce qui a été vécu comme une trahison par nombre d’utilisateurs.

Il y a quelques semaines, c’est l’arrêt de « l’innovation » sur Thunderbird par Mozilla qui avait défrayé la chronique, la fondation estimant que le terrain pour les améliorations était désormais trop réduites. Cela fait plusieurs années que Mozilla se désintéresse de Thunderbird au profit de Firefox, comme il avait avant abandonné la suite SeaMonkey, laissée aux bons soins de la communauté.

Le pourquoi ? L’arrivée de Gmail et l’amélioration constante de la concurrence. En l’espace de quelques années, le service de courriel de Google est devenu le plus utilisé au monde, dépassant les historiques Live (Hotmail) et Yahoo…

Accessible partout, rapide, aux publicités discrètes…

Il faut dire que les webmails pré-Gmail, comme Hotmail, qui avaient déjà largement entamé les parts d’utilisation des clients locaux, n’étaient pas des modèles. Lents, bourrés de pub, avec une ergonomie inutilement compliquée, fortement limités en stockage… Ils cumulaient de nombreux défauts qu’un statu quo général maintenait tant bien que mal.

Alors que les clients dits « lourds » offraient un stockage local, l’absence de publicités et une interface autrement plus réactive et ergonomique. L’intérêt était aussi de disposer de fonctions habituellement interdites aux webmails, comme une gestion simple des filtres, des dossiers et des signatures, ainsi qu’une meilleure sécurité.

Ces points ont fait le succès de Gmail en 2004, qui a déclenché une explosion de la taille des messageries en ligne… Notamment chez Hotmail, qui est passé de 2 Mo à 250 Mo quelques mois plus tard. Si le service de Google pose de nombreuses questions sur la vie privée et la sécurité, il est devenu bien plus riche que ses concurrents, notamment grâce aux Labs ou à des particularités comme les notifications en HTML5 sous Chrome.

Le webmail supplante le client local

Désormais, plutôt que les spécificités de chaque client mail, ce sont les améliorations continues de leurs homologues web qui passionnent. Les clients disponibles partout, autant en web classique que mobile rivalisent d’idées pour (re)conquérir les utilisateurs, notamment en s’intégrant parfaitement dans des systèmes de services complets, des comptes Google (Gmail, Youtube, Search…) au compte Microsoft Live (courriel, SkyDrive, Xbox…) en passant par Yahoo (courriel, Flickr…).

Pendant ce temps, les clients de bureau évoluent peu, sinon sur l’interface. Sur le fond, peu d’éléments bougent. La beta de Thunderbird 15, publiée ce lundi, arbore l’intégration de la messagerie instantanée, avant d’arrêter toute innovation. Le mélange des messageries synchrones et asynchrones était une des grandes idées de… la Mozilla Suite (maintenant SeaMonkey) il y a de cela plus de dix ans.

Même en entreprise, les Google Apps, Gmail en tête, grignotent les parts des solutions Microsoft. Si aucun chiffre ne filtre, le passage de grands comptes aux solutions du géant de la publicité et les nombreuses campagnes de Microsoft à l’encontre de cette concurrence sont des signes de son potentiel. Il s’agit d’une solution plus légère, moins paramétrable mais déjà adaptée à des tendances lourdes, notamment la mobilité des employés et le mélange des usages.

Reste un terrain où le client local, sous forme d’application, domine le webmail : le mobile. Avec les notifications régulières, la rapidité d’accès au stockage local et la synchronisation rapide avec les services, les clients mail sur mobile, autant Mail sur iOS que Gmail sur Android, sont les solutions préférées des mobinautes. Ce qui explique en bonne partie la déception des adeptes de Sparrow, qui voient disparaitre l’une des meilleures solutions disponibles sur mobile…

Merci René d’avoir dégainé avant moi !

Cet article avait fortement retenu mon attention.
Lors de mon séjour à Mahé, j’ai été confronté au problème de l’accès à ma messagerie dans un cybercafé, que je vous recommande, si vous allez là-bas : le DoubleClick, Palms Street, Victoria, Mahé…
10 roupies seychelloises le quart d’heure, soit 60 centimes d’euro. Mais lent, surtout si un autre internaute utilise la webcam.
Ça devrait s’améliorer, car le câble sous-marin est arrivé jusqu’à la plage de Beauvallon, depuis le Kénya, au mois de mai.

Au DoubleClick, j’avais le choix : utiliser le ‹ webmail › Zimbra de Free (une horreur !) sur leurs ordinateurs, avec un clavier anglais (encore pire), ou apporter mon ordinateur et continuer à utiliser Thunderbird, avec un clavier français, branché en Ethernet ou en Wifi.
Cela supposait un sac à dos, et porter le machin ensuite au port et sur les thoniers… jusqu’à mon retour à l’hôtel, donc une bonne partie de la journée.
(Un eee-pc 12 pouces pas trop lourd…)

À ce sujet, pour continuer l’article, une autre remarque : après quelques années où le téléphone cellulaire servait … à téléphoner, il fait désormais plein de choses en plus, dont des activités d’ordinateur comme l’e-mail (mais bien plus cher !) mais pas encore le café ni la poussière. :stuck_out_tongue:

Du coup, l’ordinateur est en perte de vitesse. :frowning:

Que ferai-je quand il n’y aura plus ou presque plus de choses à faire sur ma bouzine ??? Faudra-t-il que là aussi je passe à la retraite ?? :mad:
Par quelle autre distraction vais-je devoir remplacer l’informatique ?

Certes, le monde change, mais ça va de plus en plus vite.

Qui aurait des propositions d’évolution ? :smiley:

Je ne sais pas si j’ai des propositions d’évolution mais abandon ne veut pas dire arrêt et je pense que thunderbird a encore une longue vie devant lui grâce à ses utilisateurs. Un client mail léger est toujours appréciable même pour un nomade comme moi, ça rassure surtout en temps de remise en cause d’internet et de menace en tout genre. Il y a 3 ans, j’ai trouvé Seamonkey en fr hyper stable que j’utilise comme navigateur et qui dispose par défaut d’un client mail que j’ai configuré. On peut aussi utiliser Gmail sans connexion grâce à une extension baptisée Gears.

Voilà ! Bonne nuit

et que pensez vous de l’archivage des données ?
un compte mail piraté, ou perdu, et c’est 10 ans de messages perdus si on n’a pas un client lourd avec une copie locale de tout le contenu !

.. si on n'a pas un client lourd avec une copie locale de tout le contenu !
Et une autre copie sur un disque dur externe, ou une clé USB... Bref, une sauvegarde !