Éthique numérique, des datas sous serment

les conséquences des algorithmes auxquels nous sommes quotidiennement soumis sont tout sauf neutres. Or nous n’avons aucun contrôle sur ces algorithmes et sur les gens qui les programment. D’où cette question : est-il temps d’imposer une éthique du numérique ?

Nozha Boujemaa , directrice de recherche INRIA, directrice de l’institut DATAIA, institut de convergence français spécialisé en sciences des données, intelligence artificielle et société et Frédéric Bardolle , membre de l’association Data for Good et d’Algotransparency

On peut croire au petit Jésus soviétique, au Père Noël papou, à “demain on rase gratis”, et autres idées aussi brillantes qu’impraticables.
Hélas.
Car qui obligera à appliquer ces idées ? Le père fouettard ? L’ONU ? Ma bistrotière ?

Un bon début, je pense, serait d’arrêter de parler d’algoritmes et de parles de règles numériques. C’est la même chose dite avec moins de bullshit. On pressent bien que des règles, c’est de la politique - alors qu’algoritmes ? Ça fait truc de mathématiciens, d’IA - on ferme sa gueule pour pas avoir l’air con en fait.

Si on arrêtait de dire “je peux pas vous donner vos papiers c’est l’algo qui veut pas” et qu’on disait à la place “c’est une entreprise qui a mis en place des règles qui ne vous accordent pas vos droits” ça serait ptéte un peu plus… Ça pousserai sûrement à plus de discussions.

Bouh la novlangue, bouh.

EDIT : quant à parler de “data”… “Vos données” ça me va, hein.

Cette émission est une bonne suite de la conférence de Stéphane Bortzmeyer tenue aux Abeilles le 28 sept
http://www.pennarweb.org/video.php?id=362
La proposition d’un serment comme celui des médecins, pour les développeurs et data scientists n’est qu’un prétexte pour rappeler que derrière les programmes, les algorithmes et l’IA il y a des personnes mais surtout des entreprises plus préoccupées de rentabilité
Comme le dénonce Catherine O’Neil les algorithmes sont des opinions intégrées dans du code

Bien dit, je pense aussi que l’utilisation d’autres termes cache la vérité. C’était aussi l’avis de Jossip Djougachvili, plus connu sous le sobriquet de Staline.

Bien plus accessoirement, je remarque qu’à la radio (n’ayant pas de téléviseur) j’entends à satiété le mot “compliqué” alors que le sens obvie de la phrase appelle l’adjectif “difficile”.
Certes, ces deux adjectifs sont de sens voisin, mais l’un n’implique pas obligatoirement l’autre.
Mais peut-on avouer qu’on trouve des choses “difficiles” ?? Ah non !