Intelligence artificielle : Le cheval de Troie du techno-libéralisme

Éric Sadin, écrivain et philosophe, vient de sortir L’Intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle : Anatomie d’un antihumanisme radical, L’échappée, coll. « Pour en finir avec », octobre 2018,

L’Intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle : Anatomie d’un antihumanisme radical,
C’est l’obsession de l’époque. Entreprises, politiques, chercheurs… ne jurent que par elle, car elle laisse entrevoir des perspectives économiques illimitées ainsi que l’émergence d’un monde partout sécurisé, optimisé et fluidifié. L’objet de cet enivrement, c’est l’intelligence artificielle.
Elle génère pléthore de discours qui occultent sa principale fonction : énoncer la vérité . Elle se dresse comme une puissance habilitée à expertiser le réel de façon plus fiable que nous-mêmes. L’intelligence artificielle est appelée, du haut de son autorité, à imposer sa loi, orientant la conduite des affaires humaines. Désormais, une technologie revêt un « pouvoir injonctif » entraînant l’éradication progressive des principes juridico-politiques qui nous fondent, soit le libre exercice de notre faculté de jugement et d’action.
Chaque énonciation de la vérité vise à générer quantité d’actions tout au long de notre quotidien, faisant émerger une « main invisible automatisée », où le moindre phénomène du réel se trouve analysé en vue d’être monétisé ou orienté à des fins utilitaristes. Il s’avère impératif de s’opposer à cette offensive antihumaniste et de faire valoir, contre une rationalité normative promettant la perfection supposée en toute chose, des formes de rationalité fondées sur la pluralité des êtres et l’incertitude inhérente à la vie. Tel est l’enjeu politique majeur de notre temps.
Ce livre procède à une anatomie au scalpel de l’intelligence artificielle, de son histoire, de ses caractéristiques, de ses domaines d’application, des intérêts en jeu, et constitue un appel à privilégier des modes d’existence fondés sur de tout autres aspirations.

En gros, pour faire simple dans la réponse, l’intelligence artificielle est un hochet pour grands enfants mal développés au niveau de la profondeur humaine.

Si j’ai bien compris, pour Éric Sadin, l’IA est en passe de devenir l’outil d’asservissement des humains sur leur lieu de travail et dans leur intimité. L’IA c’est la perspective de retirer aux travailleurs toutes initiatives et de devenir les robots humains au service de la rentabilité et des profits des actionnaires

Nous disons la même chose, de points de vue différents.

Je ne vais pas avoir la patience de l’écouter jusqu’au bout, ce gloubi-boulga me fait fuir le cerveau par les oreilles.

C’est affligeant comment il parle de prétendues nouveautés ou transformations sociales comme si elles ne s’inscrivaient pas dans une continuité. Que ce soit sur les plans politiques, sociaux ou techniques il semble avoir de grosses lacunes, ce qui est impardonnables pour un intellectuel.

Il s’est apparement adonné à une nomenclature des messages automatisés: conseil, injonction, normation, etc. il y a peut-etre des aspects theoriques interessants dans son travail, mais à part ça, on sent un point de vue finalement assez pauvre. Par exemple il semble systématiquement travailler dans l’instant present, à la date “T” ; il n’inscript pas ses idées dans une continuité historique, mais suggère une rupture, ce qui d’apres moi est faux.

Cela fait maintenant presque 80 ans que les ordinateurs aident les humains à élaborer des sythèses, à automatiser des tâches et à prendre des décisions. Il n’y a rien de nouveau dans le phénomène auquel nous assistons aujourd’hui, si ce n’est que le volume des données, la puissance de calcul et l’acces aux technologies sont grandement accrus.

Si on élargit le sujet à la rationalisation du travail (eg. le Taylorisme), on parle d’un phénomène qui a 140 ans (on dirait qu’il vient de se reveiller le bonhomme) et qui a par ailleurs grandement muté à multiples reprise, et qui va continuer de muter dans le futur.

Si on élargit encore davantage, sur l’aspect poltique, c’est la meme chose que pour la technologie et le social-économique : “je ne parle pas du peuple, je parle de la figure humaine” … mouais, c’est précis et concret.

-_-’

Et le journaliste qui lui demande “et ceux qui te reprochent d’être le BHL du Numérique”… HAHAHA, c’est exactement ce que je pensais, je vais faire pipi dans ma culotte!!!

Bref. Bon j’arrete vraiment. Ça me saoule trop.

Comme je l’entends, à se placer en rupture, son discours n’aide en rien à comprendre les transformations sociales inévitables et les accompagner (ou les contrer efficacement, s’il y a lieu). C’est le petit garçon qui crie au loup. C’est totallement sans interet.

Il y a en ce moment quelques petits problèmes sur le site de Thinkerview
La vidéo est aussi sur Peer Tube

Pour ma part « j’entends bien », mais je trouve le sujet trop théorique. Je ne crois pas trop en l’explosion de l’IA, je crois qu’on exagère sa portée. J’avoue que n’ayant vu aucune IA intelligente et faisant plus à priori confiance à l’esprit critique d’un Benjamin Bayart où à un Jeremie Zimermann, il faudrait très certainement des preuves solides pour me faire changer d’avis…

Si j’avais une vidéo explicative « no bullshit » à conseiller sur l’IA, je conseillerai celle-là :

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Merci @Otyugh pour le lien ! Quel plaisir d’écouter Benjamin Bayart.

+1 pour Benjamin Byart. Merci pour la video! :wink: