Le logiciel libre et les élections municipales de 2014

Bonjour !

Les élections municipales approchantes représentent une opportunité d’attirer l’attention des candidats sur le statut et surtout l’utilisation des logiciels libres dans les administrations au niveau de Quimper.
Sur la base d’une discussion avec René au dernier Last Lundi on a dressé un plan d’action afin de sonder nos politiques locaux et les faire réagir, notamment au niveau des budgets associés aux logiciels libres/propriétaires.

Ça se passe ici :
http://www.linuxquimper.org/wiki/doku.php?id=2014

On peut se fixer à courant Octobre (date limite arbitraire au 30 Octobre pour la première action) pour discuter des actions, du contenu, etc…

Nous avons alimenté le wiki de divers éléments permettant une bonne préparation
Surtout je pense qu’il faut être bon sur la procédure de passage qui ne doit pas conduire à l’exemple de Fribourg
http://www.lemagit.fr/actualites/2240199457/Retropedalage-la-ville-de-Fribourg-abandonne-OpenOffice-pour-Microsoft-Office

Un des arguments repris dans le fil de discussion ci-dessous est de savoir si dans 10 ans Microsoft sera encore en mesure de fournir un logiciel pour lire ses formats Office Open XML
http://forum.openoffice.org/fr/forum/viewtopic.php?f=2&t=13005#p72590
La part des pc vendus avec windows ne cesse de baisser par rapport aux tablettes et smartphones équipés en majorité d’Andoïd. Comme bien d’autres entreprises, Microsoft ne sera pas éternelle. A titre d’exemple le choix de la ville de Quimper pour le BlackBerry dont l’avenir ne semble pas radieux

À mon avis personnel qui n’engage que moi, le point crucial est la formation des utilisateurs, après une sensibilisation et des discussions.
C’est connu pour ne pas être gratuit, >:( ni libre… ;D

On ne prend pas de mouches avec du vinaigre.
Reformater un disque dur ne pose pas de problème, il ne discute pas. ::slight_smile:
Un utilisateur de MégaDur est plus dur à reformater… :o surtout s’il doit changer ses habitudes séculaires.

Il ne faut pas négliger non plus la mauvaise foi, associée aux manœuvres de vestibules (qui se disent « lobbying » en bon français).

Ah, une blague : l’épouse de William Gates lui aurait dit, dans la nuit de noce, « je vois pourquoi tu l’as appelé Microsoft… »

D’accord avec crom_dub, il faut un plan de formation qui doit accompagner l’installation d’une solution libre et la suppression du pack propriétaire
Ce plan de formation doit être élaboré en amont après une enquète auprès des utilisateurs pour déterminer le type d’utilisation qui est faite et déterminer les postes où il sera nécessaire de conserver Office de µsoft car lié par exemple à une application tierce
Un mandat de 6 ans ne sera pas inutile pour mener à bien cette évolution

J’ai modifié le mail à envoyer aux partis en adoptant une démarche plus généraliste sans aborder les points particuliers comme le passage à LibreOffice qui peut être abordé lors de la rencontre si elle a lieu
http://www.linuxquimper.org/wiki/doku.php?id=2014&#contenu_du_mail_de_contact
Qu’en pensez-vous ?

Nous avons envoyé le mail aux partis politiques de Quimper qui sont susceptibles de se présenter aux élections municipales
Nous attendons les retours

« L’argent investi dans les logiciels libres génère de l’activité localement et aide au développement d’une économie créatrice d’emplois locaux et profitent à tous les acteurs (éditeurs, prestataires de services et consommateurs) plutôt qu’aux éditeurs transnationaux » … qui ne payent pas d’impôts en France.

Très bonne rédaction du texte ; il reste à voir le contenu des réactions ::slight_smile: car, bien sûr, il y aura des réactions. :slight_smile:

Il ne faut pas non plus se faire beaucoup d’illusions.
Il y aura des réactions mais pas forcément des principaux concernés qui sont susceptibles d’être élus et d’être majoritaires dans la future majorité…
Avoir fait ce qu’il y a à faire sans chercher à déplacer les montagnes pour ne pas être trop déçu et aigri :slight_smile:

Après l’envoi du mail aux instances locales des partis politiques UMP, UDI, MODEM, PS, PC, UDB, EELV, PRG, PG, FdG, NPA, Alternatifs, nous pourrions envisager l’envoi d’un communiqué à la presse
Le projet ci-dessous met à profit la dernière actualité : « Les mails des eurodéputés ont été piratés par un hacker »
http://linuxfr.org/users/windu2b/journaux/les-mails-des-eurodeputes-ont-ete-pirates-par-un-hacker

Le piratage des boites mails des eurodéputés et le scandale des écoutes américaines par la NSA mettent en lumière la vulnérabilité des logiciels propriétaires comme ceux proposés par Microsoft et permettent de rappeler que le Logiciel Libre, s'il n'est pas la solution unique, est une condition nécessaire à la sécurisation des échanges sur le net Dans le cadre des prochaines élections municipales de 2014, Linux Quimper a contacté les partis politiques de Quimper pour relayer l'initiative nationale « Pacte du logiciel libre » de promotion du Logiciel Libre Cette campagne nationale de sensibilisation au Logiciel Libre, lancée par l'April, a pour objectif d'obtenir de la part des candidats à cette élection un engagement moral, en vertu duquel ils s’engagent à respecter certaines promesses si jamais ils étaient élus : - faire développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts dans les établissements, administrations, services et lieux publics placés sous l'autorité de la collectivité ou gérés par des partenaires; - accompagner systématiquement ces initiatives en sensibilisant aux logiciels libres et aux standards ouverts les publics amenés à en bénéficier.

APRIL : association de promotion et de défense du logiciel libre http://www.april.org/

Ci-joints le mail de Linux Quimper aux partis politiques, l’annexe et le Pacte du logiciel libre

« en vertu duquel ils s’engagent à respecter certaines promesses si jamais ils étaient élus »
en vertu duquel ils s’engagent à respecter certaines promesses s’ils sont élus

Pour que ce soit moins violent…

Oui, c’est moins dur pour les perdants :slight_smile:

Petite modif du mail à la presse qui vient d’être envoyé aujourd’hui aux Télégramme, Ouest-France, Coté Quimper, Progrès de Cornouaille, France Bleue Breizh Izel, Radio Kerne, Cheri FM

Le piratage des boites mails des eurodéputés ([url=http://www.linuxquimper.org/forum/piratage+des+boites+mails+des+eurod%C3%A9put%C3%A9s]Médiapart 21/11/13[/url]) et le scandale des écoutes américaines par la NSA mettent en lumière la vulnérabilité des logiciels propriétaires comme ceux proposés par Microsoft et permettent de rappeler que le Logiciel Libre, s'il n'est pas la solution unique, est une condition nécessaire à la sécurisation des échanges sur le net. Le "code source"* accompagnant les logiciels libres est une garantie que toute porte dérobée (backdoor) permettant à un tiers d'accéder aux données de l'utilisateur, pourra être découverte par la communauté des développeurs et utilisateurs des logiciels libres ce qui est bien plus long et difficile dans le cas des équivalents propriétaires.

Dans le cadre des prochaines élections municipales de 2014, Linux Quimper a contacté les partis politiques de Quimper pour relayer l’initiative nationale « Pacte du logiciel libre » de promotion du Logiciel Libre
Cette campagne nationale de sensibilisation au Logiciel Libre lancée par l’April, association de promotion et de défense du logiciel libre, a pour objectif d’obtenir de la part des candidats à cette élection un engagement moral à mettre en œuvre, s’ils sont élus, les deux points suivants :

  • faire développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts dans les établissements, administrations, services et lieux publics placés sous l’autorité de la collectivité ou gérés par des partenaires;
  • accompagner systématiquement ces initiatives en sensibilisant aux logiciels libres et aux standards ouverts les publics amenés à en bénéficier.

Nous vous remercions d’avance d’informer vos lecteurs ou auditeurs de notre démarche

Ci-joints le mail de Linux Quimper aux partis politiques, l’annexe et le Pacte du logiciel libre
Partis contactés : UMP, UDI, MODEM, PS, PC, UDB, EELV, PRG, PG, FdG, NPA

Cordialement

Pour Linux Quimper (www.linuxquimper.org)

  • JC
  • Piero

*Code source : texte représentant les instructions qui doivent être exécutées par un processeur. Généralement écrit dans un langage de programmation, il permet une meilleure compréhension par des humains. Ce code source permet de générer une représentation binaire exécutable par un processeur.

Article dans le Télégramme du 28/11/13

[b]Logiciels libres. Les candidats aux municipales interpellés[/b]

Dans le cadre des prochaines élections municipales de 2014, Linux Quimper a contacté les partis politiques (*) de Quimper pour relayer l’initiative nationale « Pacte du logiciel libre ». Cette campagne nationale de sensibilisation au logiciel libre, lancée par l’April (Association de promotion et de défense du logiciel libre), a pour objectif d’obtenir de la part des candidats à cette élection un engagement moral à mettre en oeuvre, s’ils sont élus, les deux points suivants : - Accompagner systématiquement ces initiatives en sensibilisant aux logiciels libres ; - Faire développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts dans les établissements, administrations, services et lieux publics.

Limiter les dépenses

Linux Quimper est convaincu que l’utilisation accrue et volontariste des Logiciels Libres peut participer à la maîtrise des dépenses des collectivités. Il prend pour exemple le choix de logiciels propriétaires fait par le conseil municipal de Quimper le 26 avril 2013, pour les droits d’usage de logiciels Microsoft et de leurs mises à jour pour une durée de trois ans d’un montant compris entre 900.000 € et 3,50 M€, dont le coût aurait pu être évité par un recours à des solutions libres. Linux Quimper rappelle aussi que le piratage des boîtes mails des eurodéputés et le scandale des écoutes américaines par la NSA ont mis en lumière la vulnérabilité des logiciels propriétaires comme ceux proposés par Microsoft. Si le Logiciel Libre « n’est pas la solution unique, c’est une condition nécessaire à la sécurisation des échanges sur le net », considère Linux Quimper.

(*) Partis contactés : UMP, UDI, MoDem, PS, PC, UDB, EELV, PRG, PG, FdG, NPA.

Bien vu depuis Rennes !
Belle démarche René ! Et JC ! Et Piero !

Merci mais c’est l’ensemble de la communauté du libre qu’il faut remercier :slight_smile:

A méditer…

L’Union européenne et Microsoft : vingt ans de dépendance aveugle

Médiapart 28 novembre 2013 - par JÉRÔME HOURDEAUX

Les institutions européennes ne veulent pas entendre le message politique lancé par le hacker qui a piraté la messagerie du parlement, comme l’a révélé Mediapart. Et il semble hors de question de remettre en cause le partenariat (100 millions d’euros) unissant, depuis vingt ans, la commission européenne et Microsoft, à chaque fois renouvelé sans appel d’offres.

Les révélations, publiées la semaine dernière par Mediapart, sur le piratage dont a été la cible le service de messagerie du parlement européen auraient pu être l’occasion d’une remise à plat de la sécurité informatique des institutions européennes. Difficile d’imaginer moment mieux choisi. Pressée par des députés et des associations qui demandent depuis des années l’abandon des contrats les liant à Microsoft, confrontée aux révélations d’Edward Snowden sur le dispositif d’espionnage mondial mis en place par les États-Unis, ces institutions ont désormais la preuve de la facilité avec laquelle il est possible de s’introduire dans un service de messagerie. L’an prochain, la commission européenne, qui contracte pour l’ensemble des institutions de l’Union, aura l’occasion de renégocier ses contrats passés avec le géant américain du logiciel, son principal fournisseur depuis vingt ans.

Pour l’instant, la commission européenne fait la sourde oreille et ne veut pas voir de problème de fond, limitant le piratage du parlement européen à un simple problème « technique ». Interrogé par Mediapart sur ses motivations, le hacker avait pourtant insisté sur la dimension politique de son acte. Il ne s’agissait pas de s’attaquer à un logiciel en particulier. Outré par le manque de réaction des responsables politiques face au scandale Prism, il voulait « les secouer un peu » pour « améliorer la prise de conscience » et, « qui sait, améliorer les choses pour le prochain mandat ».

Les dirigeants européens ne veulent pas entendre ce message politique. « Il s’agit d’un problème opérationnel urgent, mais ce n’est pas une question de politique publique », a ainsi déclaré au site Slate la commissaire chargée de la société numérique, Neelie Kroes. De fait, les réponses du parlement européen à l’annonce de son piratage se sont pour l’instant limitées à des mesures techniques d’urgence comme la fermeture du réseau wifi extérieur ou l’envoi d’un simple mail demandant à tous les usagers de changer leur mot de passe, ce qui ne change strictement rien aux possibilités de piratage !

Interrogée par Mediapart sur l’opportunité de travailler avec des entreprises dont la participation au programme d’espionnage de la NSA ne fait désormais plus de doute, la commission se contente de renvoyer à des réponses déjà faites à des questions d’eurodéputés (par exemple, celle du 11 juin, par Hans-Peter Martin, élu indépendant autrichien). Dans sa réponse, publiée le 18 septembre dernier, le vice-président de la commission Maroš Šefčovič expliquait que l’UE était tenue par un accord avec l’Organisation mondiale du commerce l’obligeant à ouvrir ses appels d’offres à tous les pays sans discrimination. Des exceptions existent bien, notamment quand la sécurité nationale est en jeu. Mais celles-ci « doivent être interprétées de manière restrictive », avertissait le commissaire.

Dans la foulée, Hans-Peter Martin avait déposé, le 2 octobre, une nouvelle question demandant plus précisément si, après les révélations d’Edward Snowden, la commission entendait faire jouer cette exception pour exclure de ses marchés publics des entreprises telles que Microsoft, Google, Apple ou encore Yahoo. Dans sa réponse, non encore publiée mais que la commission a transmise à Mediapart, celle-ci explique qu’elle « continuera à vérifier » que ses fournisseurs respectent les « spécifications techniques » notamment en matière de sécurité. Avant de poursuivre : « Au regard des logiciels et du matériel auxquels se réfère l’Honorable Membre, et en particulier ceux utilisés par la commission, pour l’instant la commission n’a aucune preuve concluante qu’ils contiennent une backdoor délibérément implantée. »

Cette affirmation fera bondir toute personne ayant un peu suivi l’actualité… La commission se limite en effet à évoquer les « backdoors », des failles de sécurité utilisées comme des portes d’accès secrètes aux logiciels. Elle écarte ainsi les nombreux programmes révélés par la presse et dans le cadre desquels les services américains obtiennent des données directement des sociétés visées, sans avoir à utiliser de « backdoor ». De plus, même s’il est effectivement difficile par définition de prouver la présence d’une « backdoor » particulière, leur existence a été à de nombreuses reprises attestée.

Or c’est à cette même commission européenne que reviendra la charge de négocier avec Microsoft ses deux principaux contrats arrivant à échéance en 2014. Or, depuis 1993, la firme fondée par Bill Gates a réussi à rester le principal partenaire des institutions européennes. L’alliance a été reconduite à six reprises, sans aucune concurrence, car précédée d’aucun appel d’offres !

La passation de marchés publics est pourtant encadrée par un « règlement financier » qui prévoit, par défaut, que tout contrat doit au préalable faire l’objet d’une mise en concurrence. Mais les textes prévoient également certaines dérogations permettant à la commission de choisir directement une entreprise, dans le cadre d’une « procédure négociée », notamment lorsque celle-ci est capable de répondre à elle seule à l’ensemble de la demande. Et jusqu’à présent, Microsoft s’est toujours arrangé pour bénéficier de l’une de ces « procédures négociées ».

Dans les années 1990, le principal argument avancé pour ce régime de faveur était que la société américaine, à une époque où l’informatique grand public était encore peu développée, était quasiment la seule sur son marché. Puis, au fur et à mesure qu’apparaissaient de potentielles alternatives, la commission a commencé à justifier son choix par le fait que changer de fournisseur coûterait trop cher et serait trop compliqué techniquement à mettre en place.

Ces explications sont jugées insuffisantes, voire contradictoires, par de nombreux employés et élus européens. Le dernier contrat, signé en mai 2011 et portant sur la fourniture de logiciels pour 36 000 ordinateurs pour un montant de 50 millions d’euros, a ainsi été contesté par plusieurs députés. La commission avait justifié ce recours à une « procédure négociée », parce qu’il s’agissait d’une mise à jour des logiciels, d’une « extension » de contrat, d’un « remplacement partiel » de logiciels déjà existants. De plus, la commission expliquait que le passage à un autre fournisseur provoquerait « une incompatibilité ou des difficultés techniques disproportionnées dans l’opération et la maintenance ».

Ce dernier argument est justement celui avancé par les défenseurs du logiciel libre, c’est-à-dire ouvert et ne dépendant d’aucune licence propriétaire, qui réclament une véritable rupture avec le système actuel. « En fait, ce qu’ils disent, c’est « nous ne pouvons rien acheter d’autre que du Microsoft car ça serait trop compliqué à faire fonctionner ». Et cela nous mène à la question du « lockin » », de l’enfermement », explique Karsten Gerloff, président de la Free Software Foundation Europe (FSFE).

« De fait, ajoute-t-il, en faisant le choix de Microsoft, la commission européenne accentue elle-même ce processus de « lockin ». Quand ils disent qu’ils ont tellement de choses au format Microsoft qu’ils ne peuvent pas s’en sortir, cela veut dire que Microsoft peut imposer ce qu’il veut. C’est une situation à laquelle de nombreuses entreprises, mais également des particuliers, doivent faire face. Dois-je continuer à payer le fabricant propriétaire des logiciels pour installer encore plus de fichiers aux formats secrets ou, à un certain point, dois-je investir pour me libérer de ces formats et basculer dans des formats libres pour pouvoir, à l’avenir, choisir la manière dont je veux fonctionner et utiliser toute une gamme de logiciels disponibles ? »

Une procédure opaque

Ce quasi-monopole de Microsoft est d’autant plus étrange que les institutions européennes n’ont de cesse de vanter non seulement les vertus de la concurrence et la nécessité de marchés publics transparents, mais aussi les mérites des logiciels libres. De plus, les différentes équipes techniques semblent avoir pleinement conscience des enjeux.

Il existe ainsi, au sein du parlement européen, une association des utilisateurs de logiciels libres, l’EPFSUG, qui travaille en collaboration avec la direction des services informatiques (DIGIT). « Nous avons lancé l’EPFSUG il y a trois ans », raconte ainsi Erik Josefsson, conseiller du groupe Vert pour les questions de nouvelles technologies. « Et nous avons eu un bon dialogue avec le DIGIT, en particulier sur le chiffrement des communications. C’est donc une discussion en cours. Nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il fallait s’éloigner de plateformes propriétaires fermées. »

Par ailleurs, les institutions européennes ont déjà mis en place plusieurs projets de logiciel, comme « AT4AM » permettant de gérer les amendements. Et l’EPFSUG travaille actuellement sur un « projet de distribution sous Debian », un système d’exploitation libre, « permettant d’intégrer PGP », le principal logiciel libre de chiffrement de données. De son côté, la commission a bien mis en place, en 2011, une « stratégie pour l’usage interne des logiciels libres » sous la forme d’une déclaration d’intentions. Mais le document, qui s’arrête en 2013, n’a pour l’instant pas été mis à jour.

Les députés n’ont de cesse de questionner leur administration sur la question. En 2012, le parlement a demandé des explications sur l’utilisation des logiciels libres à l’occasion du vote de la décharge, c’est-à-dire le contrôle du budget pour l’année 2011, durant laquelle ont été conclus les derniers contrats avec Microsoft. Depuis, le groupe Vert se bat pour obtenir des explications. Saisi en juillet par une question écrite de Daniel Cohn-Bendit et Rebecca Harms, le président du parlement Martin Schulz a répondu en détaillant l’ensemble des projets impliquant des logiciels libres. Insuffisant, ont répondu les élus qui ont mandaté une société extérieure, Mitopics, pour mener une expertise du parc informatique.

Dans son rapport, rendu à la fin du mois d’octobre, Mitopics soulignait, notamment, que le parlement n’avait « pas fourni une réponse pleine et complète aux questions » posées par les députés et appelait à plus de transparence dans le processus décisionnel.

Cette opacité est un autre des reproches régulièrement formulés, notamment dans le cadre des décisions accordant à Microsoft une « procédure négociée » au détriment d’un appel d’offres. En effet, pour bénéficier de ce régime dérogatoire, « il y a plusieurs cas de figure possibles (détaillés ici et ici) mais tous ont en commun qu’ils doivent être exceptionnels et surtout dûment justifiés », explique Maël Brunet de l’Open Forum Europe, une association militant pour le développement des logiciels libres. « Dans le cas du contrat de services Microsoft, l’explication fournie par la commission (voir ici, IV.1.1Type of procedure) était clairement expéditive et insatisfaisante, c’est pourquoi le recours à cette procédure a d’ailleurs été largement critiqué. »

Ainsi, les détails mêmes des contrats passés avec Microsoft en 2011 n’ont pas été rendus publics. « Ce qu’ils disent, c’est qu’ils ne peuvent pas donner les détails du contrat car cela violerait les intérêts commerciaux de Microsoft », explique Karsten Gerloff. « Personnellement, en tant que citoyen, je me moque des intérêts commerciaux de Microsoft. Ce qui m’intéresse, en tant que contribuable, ce sont les intérêts des institutions européennes, de savoir où va mon argent, s’il est utilisé d’une manière efficace ou non. Or, la tendance est plutôt à conserver les contrats de fourniture secrets. »

À ce jour, la commission européenne est liée à Microsoft par deux contrats. Le premier, passé via un fournisseur du nom de Fujitsu, est celui portant directement sur la fourniture des logiciels pour un montant de 50 millions d’euros. Le second, signé directement avec Microsoft pour un montant de 44,7 millions d’euros, porte lui sur le « support », c’est-à-dire l’entretien des logiciels vendus.

Or, ces deux contrats arrivent tous deux à échéance l’année prochaine. La commission se décidera-t-elle à sauter le pas du logiciel libre en remettant en cause sa dépendance vis-à-vis de Microsoft ? « J’aimerais le penser », estime Karsten Gerloff. « Le moment n’a jamais été meilleur. Il n’y a jamais eu autant de gens concernés par les logiciels libres au sein de la commission et ceux-ci sont de plus en plus performants. En même temps, je ne suis pas excessivement optimiste. »

Interrogée par Mediapart sur son intention de lancer, ou non, un appel d’offres, la commission refuse pour l’instant de se prononcer. Elle rappelle que « ses décisions dans le domaine du choix des logiciels, d’une part, respectent toujours pleinement la législation applicable en matière de marchés publics et, d’autre part, sont basées sur des analyses coût-bénéfice visant à déterminer le coût total de possession (et les risques) de chaque alternative ».

a commission précise cependant avoir récemment « recadré sa stratégie autour de trois grands axes d’action : Axe 1 - Garantir à tout moment la continuité totale des opérations en ce qui concerne l’ensemble de la plateforme bureautique. Axe 2 - Introduire progressivement des technologies et des solutions alternatives, à l’échelle jugée opportune au cas par cas. Axe 3 - Préparer le terrain pour permettre, à terme, une gestion de la plateforme bureautique en mode « services » ». Le piratage du Parlement risque d’accélérer ces débats.

  • L’Europe est la zone économique la plus riche du monde ; elle est aussi la première sur le plan technologique sauf quelques exceptions.
    Ne pas confondre l’iPhone par exemple avec une haute technologie… C’est « seulement » de la haute couture.

  • Elle reste un nain politique. Qui connaît le « président », la « ministre des affaires étrangères » de l’Europe, etc. ? >:(
    À quand une démocratie réelle en Europe, par exemple pour une élection de ce président, muni évidemment des pouvoirs nécessaires ? ::slight_smile:
    À quand une uniformisation économique … et fiscale ? ::slight_smile:

  • Passer des marchés publics européens en l’absence des règles de bonnes pratiques montre, voire prouve, ce déficit de démocratie vraie. Au bénéfice de qui ?? ::slight_smile:

  • Passer 36 000 ordinateurs sous des logiciels libres est parfaitement possible, la Gendarmerie française le fait progressivement sur 70 000 ordinateurs. Mais notre Gendarmerie (qui date de 1373 !) semble comporter beaucoup de gens compétents (en informatique, ce qui importe ici) et surtout elle est animée d’une volonté proprement politique d’échapper à Microsoft et surtout aux portes dérobées.
    On peut accepter quelques exceptions au profit de MS Word entre autres, réellement plus « complet » que LibreOffice, par exemple pour des présentations de textes « particulièrement élaborées » (dont l’intérêt m’a toujours échappé, ce qui compte étant le texte ?) :smiley:

Marchés publics et logiciels libres: une circulaire du préfet de l’Isère rappelle les règles
ZDNet 26 Novembre 2013
Par Thierry Noisette pour L’esprit libre

L'April annonce ce lundi 25 novembre la publication par le préfet de l'Isère d'une circulaire (n° 2013-5, datée du 18 octobre 2013 et reproduite en PDF ici).

Dans cette circulaire, adressée entre autres à tous les maires du département, aux présidents d’établissements publics de coopération intercommunale, aux directeurs des centres hospitaliers publics etc., le préfet relève que « l’association régionale représentant les professionnels du logiciel libre (PLOSS Rhône-Alpes) fait régulièrement état de pratiques discriminantes à l’encontre des candidatures à des marchés publics proposant ce type d’application et constate que les appels d’offres de nombreux marchés publics informatiques locaux continuent de faire référence indûment à des marques ou des brevets spécifiques de manière exclusive ».

Obstacles injustifiés à l’ouverture des marchés publics à la concurrence

Le préfet rappelle les principes d’égalité de traitement des candidats et de liberté d’accès à la commande publique, en vertu desquels le législateur « considère notamment que la référence à des spécifications techniques ne doit pas constituer des obstacles injustifiés à l’ouverture des marchés publics à la concurrence ».

La circulaire souligne: « Aussi, en matière de spécificités techniques, l’article 6 du code des marchés publics dispose que ces dernières ne peuvent pas faire mention d’un mode ou procédé de fabrication particulier ou d’une provenance ou origine déterminée, ni faire référence à une marque, à un brevet ou à un type, dès lors qu’une telle mention ou référence aurait pour effet de favoriser ou d’éliminer certains opérateurs économiques ou certains produits. »

Ce type de mention ou de référence reste possible "si elle est justifiée par l’objet du marché ou, à titre exceptionnel, dans le cas où une description suffisamment précise et intelligible de l’objet du marché n’est pas possible sans elle et à la condition qu’elle soit accompagnée des termes ‹ ou équivalent ›.

À titre d’exemple, il est contraire à la législation d’imposer un système d’exploitation (ex. Microsoft Windows 8) ou d’exiger une suite bureautique spécifique (ex.: MS Office 2010) à l’exclusion de toute autre solution analogue en terme de fonctionnalités."

La circulaire rappelle ensuite que le modèle de propriété intellectuelle des logiciels libres « est conçu pour donner à l’utilisateur une grande liberté d’utilisation, de modification et de diffusion de l’œuvre permettant une facile adaptation aux besoins des utilisateurs ».

« Des solutions alternatives crédibles »

Le texte note encore que « ces applications couvrent un domaine d’emploi très large: base de données, système d’exploitation, serveur, suite bureautique, messagerie, etc. Elles peuvent être considérées comme des solutions alternatives crédibles aux licences propriétaires et ne sont pas réservées à un public spécialisé. La nature des licences libres permet, de surcroît, de maîtriser le code source des logiciels et de s’assurer ainsi de la sécurité et de la pérennité des données stratégiques. »

Rappelant enfin que l’industrie du logiciel libre représente 30.000 emplois en France et la circulaire du 19 septembre 2012 du Premier ministre Jean-Marc Ayrault encourageant le recours au logiciel libre dans l’administration, le préfet (la circulaire est signée par délégation par le secrétaire général) invite ses destinataires « à sensibiliser l’ensemble de vos services à cette problématique, afin d’assurer le respect de la législation en vigueur, et les encourager à étudier les solutions offertes par les logiciels libres dont la valeur ajoutée demeure majoritairement en France ».

Cette circulaire est saluée par plusieurs associations libristes. L’April rappelle avoir publié un dossier argumentaire, « Pour des marchés publics informatiques ouverts », et que le Conseil national du logiciel libre (CNLL) organise actuellement les rencontres régionales du logiciel libre et du secteur public (dont les RRLL de Nantes, hier lundi, et celles de Lyon les 2 et 3 décembre prochains).

Importance pour les emplois et l’économie locale

« Ces pratiques [de discrimination] sont souvent le fait d’acheteurs publics qui n’ont pas conscience des enjeux », explique Frédéric Couchet, délégué général de l’April, dans un communiqué commun. « Nous sommes heureux de voir que le travail d’information et sensibilisation porte ses fruits ».

« Outre ces aspects réglementaires qu’il est important de respecter, notre préfet de région à très bien compris l’importance que peut avoir le logiciel libre en terme d’emplois et d’économie locale et nationale. Ce sont surtout ces aspects qui, pour nous les entreprises du numérique libre, sont les plus importants », ajoute François Aubriot, président de Ploss Rhône Alpes.

Pour Patrice Bertrand, président du CNLL, « plutôt qu’une contrainte, cette exigence du code des marchés publics est surtout une opportunité pour les donneurs d’ordre du public: l’occasion de mettre en balance les solutions libres, dont les bénéfices souvent s’imposeront ».

Bravo à la préfecture de l’Isère, à laquelle on souhaite d’inspirer ses homologues. En ces temps où des « risques juridiques » fantômes sont allégués à de multiples reprises pour laisser des oligopoles verrouiller leurs rentes, ce rappel juridique et économique est une bouffée d’air pur.

Ce rappel est malheureusement trop rare, et intervient probablement trop tard.
Être habitué à une marque est normal, mais pas dans les marchés publics qui sont régis par des règles et des textes de lois spécifiques…

Les logiciels libres n’ont pas les moyens de faire de l’entrisme ou des pressions (lobbying en français) ni des réductions importantes comme certaines très grosses société étrangères…

Nouvel article du Télégramme sur notre interpellation des partis politiques : excellent
Le Télégramme 2 décembre 2013
Logiciels libres. Un vrai enjeu pour les collectivités

[b]Linux Quimper regroupe des passionnés des logiciels libres. Ils ont contacté les partis qui se présenteront aux municipales pour attirer leur attention sur les atouts de l'utilisation de logiciels libres dans la gestion d'une collectivité.[/b]

Le groupe Linux Quimper a contacté la semaine dernière tous les partis qui participeront l’année prochaine aux élections municipales afin de relayer l’initiative nationale « Pacte du logiciel libre ».

Sécuriser les échanges sur le net

Cette campagne vise à promouvoir l’usage des logiciels libres auprès des candidats en leur demandant de s’engager sur deux points : faire développer et utiliser prioritairement les logiciels libres et des standards ouverts (*) dans les établissements publics quimpérois et accompagner systématiquement ces initiatives en sensibilisant les publics amenés à les utiliser. Des administrations telles que la DDTM (Direction départementale du territoire et de la mer) ou la gendarmerie ont déjà fait passer leurs serveurs sous Linux, un système d’exploitation libre. « Aujourd’hui, les 500 plus gros ordinateurs du monde sont à 98 % sous Linux, affirme René Bantegnie de Linux Quimper. C’est un système plus stable. Il est ouvert, on peut l’utiliser, le modifier ». Contrairement aux logiciels propriétaires de type Windows, l’utilisateur a accès au code source du logiciel libre. La communauté des développeurs et utilisateurs pourra ainsi voir s’il y a des failles de sécurité, des « Backdoor », c’est-à-dire des portes dérobées par lesquelles il est possible de s’infiltrer dans le système, ce qui est plus long et difficile dans le cas des équivalents propriétaires. Le groupe Linux prend pour exemples « le piratage des boîtes mails des eurodéputés et le scandale des écoutes américaines par la NSA qui ont mis en lumière la vulnérabilité des logiciels propriétaires ». Ces faits « permettent de rappeler que le logiciel libre, s’il n’est pas la solution unique, est une condition nécessaire à la sécurisation des échanges sur le net ».

Maîtrise des dépenses

Dans un contexte de crise économique et de difficultés budgétaires, le passage à l’utilisation de logiciels libres par une collectivité comme Quimper permettrait de mieux maîtriser les dépenses, estime le groupe Linux. Car le modèle économique des logiciels libres ne repose pas sur la vente de licences contrairement aux logiciels propriétaires. C’est pourtant ce dernier choix qu’a fait, le 26 avril dernier, le conseil municipal de Quimper. « Les droits d’usage des logiciels Microsoft et leur mise à jour pour trois ans sont d’un montant compris entre 900 K€ et 3,5 M€, qui aurait pu être évité par un recours à des solutions libres ». Mais cela ne se fera pas d’un claquement de doigts, prévient René Bantegnie. « Il faudra faire un audit pour évaluer le coût de la migration. Il faudra un mandat de six ans pour faire ce passage ». Sur le long terme, les bénéfices seront intéressants pour la collectivité : « Gain financier, meilleure sécurité et développement de meilleure qualité s’il est partagé avec une communauté plus large », assure Jean-Christophe Roumain. « C’est une stratégie à long terme gagnante car les licences de logiciel ne cesseront d’augmenter ».

(*) Un standard ouvert est une spécification partagée permettant aux entreprises de construire des produits compatibles, interopérables, voire interchangeables. Contact Jean-Christophe Romain, tel. 06.63.18.55.20. www.linuxquimper.org.

Cathy Tymen