Le Père Noël, une histoire à dormir debout

Salut

D’après Le Monde, le Père Noël n’existerait pas ! Que fait-on ?
Merci de vos réponses et de votre aide
René

[large]Le Père Noël, une histoire à dormir debout[/large]

Le vieil homme rebondi et barbu, vêtu d'une houppelande rouge, parcourt la planète en une nuit sur un traîneau volant et pénètre dans les cheminées pour en ressortir, malgré sa corpulence, sans une trace de suie. Plus c'est gros, plus ça passe. Le Père Noël n'est pas seulement magicien, il est aussi omniscient, puisqu'il n'ignore rien des souhaits de chacun. Manifestement doté du don d'ubiquité, il est bien entendu immortel.

La grande majorité des adultes déploient des trésors d’inventivité pour convaincre les enfants de croire à ces calembredaines. Les mêmes exigent de leur progéniture le respect de la vérité, en toutes circonstances. Cette contradiction heurte au moins deux catégories de parents : les catholiques pratiquants, qui continuent à considérer cette invention païenne comme une hérésie, et les rationalistes, opposés à toute hypocrisie ainsi qu’au consumérisme qui marque la période des fêtes.

Amélie Piégay, mère d’un fils de 4 ans, fait partie du deuxième groupe. « L’amener à croire au Père Noël, ce serait lui manquer de respect », tranche-t-elle. Elle s’agace de rencontrer des parents « invoquer la crise économique pour justifier leur choix, sur le mode « si on leur enlève le Père Noël, que leur restera-t-il ? » » Elle poursuit : « Je ne veux pas l’éduquer à recourir aux paradis artificiels. »

Dans un texte datant de 1999 et toujours accessible sur son blog (Barbery.net), le psychologue Stéphane Barbery, considère que « faire croire au Père Noël à des enfants, c’est, ni plus ni moins, leur mentir ». « En mentant de façon systématique et sur une longue durée aux enfants (…), les adultes créent un précédent », écrit-il. L’enfant, ainsi berné, se demande quel crédit accorder à la parole des adultes et en déduit qu’il peut mentir lui aussi, affirme en substance le psychologue.

Un jugement bien radical, que réfutent la plupart des psys. Pour la psychanalyste Claude Halmos, auteure de Grandir, les étapes de la construction de l’enfant (Fayard, 2009), « le Père Noël est une manière d’incarner l’amour des parents dans un personnage magique. Le merveilleux n’a jamais fait de mal à personne », estime-t-elle. Rien à voir, selon elle, avec le mensonge, « que l’on commet avec la volonté de tromper l’autre ». Dominique Tourrès-Gobert, pédopsychiatre et psychanalyste, qui a écrit Il était une fois le Bon Dieu, le Père Noël et les fées (Albin Michel, 1992), partage ce point de vue. « Le mythe du Père Noël, qui s’évapore en une nuit », doit être rapproché de ces « histoires que les enfants inventent à propos de tout », affirme-t-elle.

La plupart des parents s’accommodent de la tradition tout en conservant leurs principes éducatifs. Malgré un « athéisme idéologique » qui s’oppose aux « superstitions de toutes sortes, incompatibles avec l’honnêteté », Eric Hamelin, père de Nilo, 6 ans, a accepté voici quelques années de s’affubler d’un habit rouge et d’une barbe blanche. Et, chaque 25 décembre, sous le sapin, Nilo trouve un cadeau du Père Noël, mais un seul. « Les autres présents lui sont remis par la famille, parents et grands-parents, qui lui montrent ainsi leur attachement », précise Eric.

Génebaud et Carole Gérandal ne mentent « jamais » à leurs enfants. Et pourtant, Sidonie, 9 ans, a longtemps cru au vieil homme à la hotte emplie de cadeaux, ainsi qu’à la Petite Souris. Garance, 7 ans, y croit toujours. « Nous cultivons l’émerveillement, cette attente de Noël et l’apothéose que constitue la découverte des cadeaux, le matin du 25 décembre », explique M. Gérandal.

En revanche, l’enfant risque de mal interpréter la magie de Noël si les parents prennent l’habitude de lui mentir sur des sujets le concernant intimement. C’est le cas, par exemple, « si on lui cache la mort de sa grand-mère, la vérité sur sa filiation », prévient Mme Halmos.

La découverte du pot aux roses, entre 6 et 8 ans, constitue un moment crucial. « C’est un rite initiatique. Chaque enfant, d’une certaine façon déniaisé, s’emploie alors à convaincre les plus jeunes de l’existence du Père Noël », résume Mme Tourrès-Gobert.

« Le lendemain du dernier Noël, raconte M. Gérandal. Sidonie nous a raconté qu’elle était descendue, en pleine nuit, dans le salon, et qu’elle avait surpris le Père Noël en train de s’affairer au pied du sapin », sourit le père de famille.

Les adultes peuvent aider un peu l’enfant à dépasser le stade. Eric a répondu « la vérité », lorsque son fils l’a interrogé. L’enfant avait cru reconnaître, sous la barbe blanche, le visage de son oncle. « Lorsque l’un de mes trois enfants me demande si le Père Noël existe vraiment, raconte Véronique Bertrand, je lui retourne la question : « Et toi, tu y crois ? » » La réponse de l’enfant, quel que soit son âge, vaut conviction.
Olivier Razemon

Juste pour le fun : http://www.rennes.supelec.fr/rennes/si/equipe/vcazein/PereNoel.html (par exemple ; je ne sais pas qui est l’auteur de cette démonstration)

LE PERE NOEL:

Aucune espèce connue de renne ne peut voler, mais il reste encore 300 000 espèces d’organismes vivants à répertorier, et bien que la plupart soient des insectes et des germes, ça n’exclut certes pas totalement les rennes volants que seul Papa Noël aurait vus.

Il y a deux milliards d’enfants (i.e. d’âge inférieur à 18 ans) dans le monde. mais puisque Papa Noël ne semble pas être pris en considération par les enfants Musulmans, Indous, Juifs et Bouddhistes, la charge de travail se voit réduite à 15% de ce total - 378 millions selon le US Population Reference Bureau. En supposant une moyenne (recensement) de 3,5 enfants par foyer, cela fait 91,8 millions de foyers. On supposera qu’il y a au moins un enfant sage dans chacun de ces foyers.

Grâce aux différents fuseaux horaires et à la rotation de la Terre, Papa Noël a 31 heures ce jour-là pour effectuer son travail, en supposant qu’il voyage d’est en ouest (ce qui semble logique). Cela nous fait 822,6 visites par seconde. C’est-à-dire que pour chaque foyer chrétien avec un enfant sage, Papa Noël a environ 1/1000e de seconde pour se garer, sauter du traineau, descendre dans la cheminée, remplir les chaussettes, distribuer les cadeaux restants sous le sapin, éventuellement manger les gâteries laissées pour lui par les enfants, remonter par la cheminée, puis embarquer dans son traineau et aller jusqu’à la maison suivante. En supposant que les 91,8 millions d’arrêts sont uniformément repartis sur le globe (ce qui est une hypothèse manifestement fausse, mais nous accepterons ce modèle pour simplifier les calculs), cela nous fait 1,25 kilomètre par foyer à visiter, soit un voyage d’une longueur totale de plus de 120 millions de kilomètres, sans compter les haltes nécessaires pour faire ce que la plupart d’entre nous doivent faire au moins une fois toutes les 31 heures, plus les repas, etc…

Cela veut dire que le traineau de Papa Noël se deplace à plus de 1000 kilomètres par seconde, soit près de 3000 fois la vitesse du son. La très légère contraction temporelle due aux effets relativistes et les audacieuses théories d’univers gémellaires ne peuvent expliquer cette performance. A titre de comparaison, le véhicule le plus rapide jamais construit par l’homme, la sonde spatiale Ulysse, se deplace à un petit 44 kilomètres par seconde, qui plus est, hors des couches atmosphériques. Un renne traditionnel peut courir au plus vite jusqu’à 25 km/h voire 30 km/h s’il fuit un Gatti désireux de lui exposer sa conception du monde…Il nous appartient de signaler, de source sûre, que malgré la rigueur de notre argumentation et notre volonté de dépassionner le débat, certaines contrées très vétilleuses sur les questions de souveraineté de leur espace aérien n’hésiteraient pas à abattre ce riant cortège (plan de défense, nom de code « Santa Claus »). Les hypothèses les plus audacieuses mentionnent cependant la possibilité pour ce dernier de générer une couche d’inversion thermique afin de préserver sa discrétion radar et provoquer la diffraction d’éventuels faisceaux laser !

La charge du traineau fournit également des informations importantes. En supposant que chaque enfant ait au moins une boîte moyenne de LEGO ou un jeu de société « X-files » (environ 1 kilogramme), le poids utile en charge du traineau doit être de 321 300 tonnes, sans compter Papa Noël, invariablement décrit comme obèse. Sur Terre, un renne normal ne peut pas tracter plus de 150 kilogrammes. Même en supposant qu’un « renne volant » (cf. point 1) puisse tracter DIX FOIS cette charge normale (sous les conditions extrêmes précédemment évoquées), Papa Noël ne pourrait pas se contenter de 8 rennes volants, ou même 9. Compte tenu de la maturité toute relative des générateurs antigravitationnels, il aurait ainsi besoin de 214 200 rennes volants, ce qui augmente la charge - sans compter le poids du traineau - à 353 430 tonnes. Encore par comparaison, ce chiffre représente quatre fois le poids du Queen Elizabeth.

Le volume des 353 000 tonnes (en arrondissant pour la simplification du calcul…) voyageant a plus de 1000 kilomètres par seconde implique une énorme résistance de l’air - ceci brûlerait les rennes volants à la manière des vaisseaux spatiaux rentrant dans l’atmosphère terrestre. Les deux rennes de tête devraient absorber une énergie de 14,3 QUINTILLIONs de joules. Par seconde. Chacun. En bref, ils s’évaporeraient en flammes presque instantanément, laissant les rennes suivants connaître le même sort, et engendreraient un bang supersonique assourdissant (signalons cependant qu’un éminent spécialiste de physique des plasma aurait avancé que l’attelage serait en fait équipé d’ionisateurs pariétaux et exploiterait ainsi des techniques de magnétohydrodynamique). L’attelage entier de rennes volants serait vaporisé en 4,26 millièmes de secondes en données corrigées des variations saisonnières (variation de la densité de l’air donc de l’échauffement cinétique résultant). Pendant ce temps, Papa Noël serait l’objet d’une force centrifuge égale à 17500,06 G. Un papa Noël de 125 kilogrammes (poids qui semble ridiculement faible) serait coincé au fond de son traineau par une force équivalente à 2 157 507 kilogrammes (à moins qu’il soit immergé dans un fluide tyxantropique, toujours selon ce même chercheur…).

A la lumière de cette édifiante démonstration, si Papa Noël A UN JOUR DISTRIBUE des cadeaux la veille de Noël, a l’heure qu’il est, il est mort.