Les prochains députés devront choisir entre Ubuntu et Windows

Salut

D’après PCImpact “Les prochains députés devront choisir entre Ubuntu et Windows”
Qui est disponible pour rencontrer Jean-Jacques Urvoas, député de la 1ère circonscription, pour lui demander ce qu’il compte faire ?

Quelques précisions supplémentaires dans PCInpact
http://www.pcinpact.com/news/71622-assemblee-nationale-ubuntu-windows-briand.htm

« Cela fait cinq ans que Microsoft essaye de revenir, l’éditeur a fait un gros effort sur le prix des licences... » nous confiait voilà peu un contact de l’Assemblée nationale qui reconnaissait « des problèmes techniques avec l’ancienne solution, mais clairement, le choix est politique ». Portabilité, adaptabilité, connectivité Pas d’accord, le questeur et député UMP Philippe Briand qui justifie ce choix par des raisons essentiellement techniques. « Nous n’arrivions pas à avoir une portabilité. Aujourd’hui, les parlementaires sont équipés d’iPad, d’ordinateurs, de portables, etc. Or, avec l’ancien système [Ubuntu Linagora, NDLR], nous avions beaucoup de difficultés de connectivités. Les secrétaires avaient par exemple des problèmes pour gérer la prise de rendez-vous. Nous avons pourtant essayé d’autres solutions, acheté des logiciels complémentaires… Finalement, le système gratuit coûte cher, car il exige beaucoup d’adaptabilité pour le rendre compatible avec le système marchand. »

Le député, à la ville également chef d’entreprise veut justement prendre appui sur son expérience professionnelle pour justifier ce tournant: « Je suis équipé avec Windows dans mon entreprise, nous avons toujours eu une parfaite portabilité ! Nous avons donc laissé les deux systèmes côte à côte, en optant pour l’un des acteurs majors du marché. » Un choix qui permet donc à Redmond de muscler un peu plus sa situation concurrentielle en France.

Équiper des postes informatiques présente un coût. Quel est celui mobilisé pour les 577 postes réservés aux députés et les 577 autres dédiés à leurs collaborateurs? « Je ne me souviens plus des détails » regrette le député qui l’assure cependant, « ce n’était pas très cher ». Un chiffre nous est fourni de mémoire, 600 euros par poste de travail. Une autre source nous évoque un tarif autour de 400 euros pour le matériel. Une certitude, il s’agit de Dell OptiPlex 790 avec écran 22 pouces (wide) proposés à l’unité à partir de 469 euros HT chez le fabricant. Un serveur de licence, Windows ou Ubuntu (communautaire), s’occupera d’exaucer les vœux de chaque parlementaire d’ici juillet. Seules les licences consommées seront facturées.
L’indépendance technologique
Il y a un autre coût, plus délicat à chiffrer, c’est celui de l’indépendance technologique. Comment l’Assemblée peut-elle s’assurer que ces solutions propriétaires répondent à cet objectif, alors qu’on se trouve au cœur du travail législatif ? « Le député peut toujours garder sa solution libre s’il le souhaite. Chaque député a son propre ordinateur, sous sa responsabilité. De toute façon, l’Assemblée nationale est très sécurisée et si le système informatique a subi des attaques, aucune information n’est jamais sortie » assure le questeur Briand…

Enfin, quid des anciennes machines ? « L’Assemblée nationale donne les anciens ordinateurs aux parlementaires » nous confie le parlementaire. « Ces machines ont 5 ans et sont totalement amorties. Pour l’Assemblée, c’est un calcul très économique. Si elle avait dû les garder, il aurait dû récupérer le matériel, rende les fichiers, détruire les disques durs de manière sécurisée tout en gérant la question du retraitement. » L’avantage de ce marché est donc multiple. « Vous avez toujours la dernière version. L’idée est de faire pratique et pas cher. Un vrai système, il faut qu’il marche ! »
62 candidats finalistes signataires du Pacte du Logiciel Libre
À ce jour, Frédéric Couchet (April.org) nous indique que 62 candidats qualifiés pour le second tour ont signé le pacte du Logiciel libre. Dans ce pacte – un engagement moral et politique – le signataire dit avoir conscience que le libre « participe à la préservation des libertés fondamentales à l’ère du numérique, au partage du savoir et à la lutte contre la « fracture numérique » », qu’il « constitue également une opportunité pour le public, mais aussi pour l’indépendance technologique et la compétitivité de la France et de l’Europe ». Par sa signature, chaque député s’engage alors à « encourager les administrations, établissements publics et collectivités territoriales à développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts. »

Courriel que je viens d’envoyer à Jean-Jacques Urvoas, député de la 1ère circonscription,
Qui veut venir ave moi ?

Vous serait-il possible de nous accorder une courte entrevue sur le sujet de votre choix du système d'exploitation des ordinateurs que vous utiliserez à l'assemblée nationale Nous venons d'apprendre que les députés allaient devoir choisir entre Ubuntu et Windows. Un choix qui portera aussi sur la suite bureautique, Libre Office ou Pack Microsoft Office 2010. [url]http://www.pcinpact.com/news/71556-ubuntu-windows-assemblee-nationale-deputes.htm[/url]

Linux Quimper est une organisation informelle d’utilisateurs de Logiciels Libres et plus particulièrement de Linux
Depuis sa création fin 2006 nous essayons par différentes manifestation de populariser l’utilisation des Logiciels Libres
Entre autres événements, nous avons organisé en 2010, en partenariat avec la ville de Quimper, les JFL2010 (Journées Finistériennes du Libre)
et depuis fin 2009, nous participons à l’opération de redistribution d’ordinateurs anciens organisée par le Centre des Abeilles.
Cette opération se solde aujourd’hui par plus de 350 ordinateurs redistribués tous sous le système d’exploitation libre Ubuntu.

Nous serions contents de vous rencontrer pour vous faire part de nos arguments en faveur de l’utilisation des systèmes et logiciels libres que ce soit à l’assemblée ou ailleurs

Pour convaincre un député il faut un argumentaire solide, à part les banalités je suis assez sec par exemple sur la sécurité ou les difficultés à interconnecter Ubuntu à un IPad.
C’est vrai qu’il faut vraiment être à milles lieux de la problématique du libre pour s’acheter du matériel Apple ce qui justifie un argumentaire peut-être simple mais sérieux
Avez-vous des pistes ?

C'est vrai qu'il faut vraiment être à milles lieux de la problématique du libre pour s'acheter du matériel Apple
humm je sens que les débats seront vifs, lundi.

Pourvu que xse soit là :smiley:

J’ai aussi contacté
Gilbert Le Bris 8e circonscription
Annick Le Loch 7e circonscription
Richard Ferrand 6e circonscription

Pourvu que xse soit là :D
no pb si c'est pour installer Linux sur un mac ou android sur un ipad :)

@fcouchet : Pour les postes des députés le déploiement et le paramétrage de ces postes se dérouleront sur rendez-vous du 20 juin au 27 juillet

Relance des députés :
Jean-Jacques Urvoas, 1ère circonscription,
Gilbert Le Bris, 8e circonscription
Annick Le Loch, 7e circonscription
Richard Ferrand, 6e circonscription

Monsieur, Madame le(a) Député(e)

Les opérations d’accueil à l’Assemblée Nationale ont déjà commencé et l’une des premières décisions que vous allez prendre ne sera pas d’ordre législatif mais d’ordre technique et politique.

Vous allez devoir choisir votre environnement sur votre poste de travail informatique (ainsi que celui de vos collaborateurs) avec comme possibilités : Microsoft Windows ou Ubuntu.

Ce choix est important, car il n’est pas tant technique que politique.

Lors de la XIIIe législature, l’ensemble des députés avait utilisé un environnement libre, choix guidé par une volonté de liberté, d’indépendance technologique (vis-à vis des éditeurs) et de pérennité des données : le logiciel libre permet en effet aux utilisateurs de maîtriser leurs outils, en leur assurant la possibilité de les utiliser, copier, modifier comme ils le souhaitent. C’est également l’assurance d’éviter le monopole et le contrôle sur ses données d’une ou de quelques entreprises, au profit d’une collaboration avec de multiples acteurs, dont souvent des entreprises locales.

L’expérience acquise depuis 2007 montre que le succès d’un tel choix dépend avant tout de la réussite de la conduite du changement auprès des utilisateurs. Malgré quelques difficultés lors de la mise en place, les retours ont été globalement positifs. De plus, d’après nos informations, des améliorations par rapport au système antérieur semblent avoir été prévues (possibilité de devenir administrateur de sa machine, par exemple) afin de s’assurer que les retours utilisateurs de la précédentes législatures soient bien pris en compte.

Nous espérons que vous ferez le bon choix et que vous voudrez bien nous recevoir afin de vous présenter plus en détails nos arguments

Une lettre plus argumentée par François Revol dont nous pourrions nous inspirer pour envoyer un courrier postal cette fois-ci
Avez-vous des modifications, ajouts, suppressions à proposer avant envoi à nos députés au nom de Linux Quimper ?
http://www.framablog.org/index.php/post/2012/06/27/assemblee-nationale-logiciel-libre

Madame, Monsieur le Député,

Si ce n’est déjà fait, et que personne n’a choisi à votre place, vous allez devoir prendre une décision très importante, que vous pourrez considérer comme anodine mais qui pourtant est cruciale.

Pour cette législature, conformément à la demande de la questure, vous avez le choix du système d’exploitation (SE) qui sera utilisé sur votre ordinateur. La législature précédente avait permis un énorme progrès par l’installation de GNU/Linux[1] sur toutes les machines des députés auparavant sous Windows, mettant ainsi à leur disposition un système plus éthique, plus économique, plus flexible, et participant à restaurer une certaine indépendance européenne dans le secteur du logiciel. Il semble au contraire pour cette législature, pour certaines raisons obscures et surtout exprimées bien tardivement, qu’il ait été décidé de vous laisser le choix. L’histoire dira, et surtout votre choix, si c’est un recul ou un progrès, et si vous avez usé sagement de ce qui pour beaucoup d’entre nous est encore un luxe, puisque précieux mais trop peu répandu.

En effet, malgré l’interdiction par la loi de la vente liée[2], le choix du système d’exploitation lors de l’achat d’un ordinateur par un particulier relève encore du plus rare des luxes, réservé aux seules entreprises. Si l’on en croit les revendeurs et fabricants, le particulier est simplement trop stupide pour faire un choix éclairé. L’excuse d’une complexité accrue de production est également caduque, les offres existantes pour les entreprises montrant la viabilité de proposition du choix. En fait il s’agit surtout de préserver des monopoles établis, ceux d’une entreprise américaine bien connue pour avoir été sanctionnée par la Commission européenne pour cette même raison.

Pourtant le choix du système d’exploitation est important à plusieurs titres, même en laissant l’éthique de côté, ayant même des conséquences sur la relocalisation d’emplois.

Ainsi par exemple le choix d’un SE libre permet, en plus de répondre aux questions d’indépendance, d’interopérabilité, et d’adaptabilité, de générer une activité de développement logiciel locale nécessaire à une adaptation au plus près des besoins, adaptation impossible avec du logiciel propriétaire qui dépend entièrement du bon vouloir de l’éditeur. En effet, le logiciel libre, par essence, est distribué avec son code source et la liberté de modification, permettant ainsi la création et la mise en concurrence d’expertises non subordonnées à l’éditeur original. La mutualisation des coûts de production des logiciels libres participe aussi de la création de biens communs. Comme nombre de sujets connexes liés au numérique, le logiciel libre transcende donc le bipartisme.

Certains d’entre vous ont d’ailleurs signé le Pacte Logiciel Libre lors de la campagne, d’autres lors de précédentes législatures ont voté pour ou contre certains projets de loi dommageables au logiciel libre, comme DADVSI ou HADOPI, créant ainsi du tracas y compris à des universitaires français, comme les auteurs du logiciel de lecture vidéo VLC, obligés de demander à la HADOPI comment contourner les DRM[3] du BluRay. La HADOPI n’a d’ailleurs pas été d’une grande utilité pour résoudre la violation de la licence de FFmpeg/LibAV, logiciel libre auquel j’ai modestement contribué, commise par un sous-traitant d’Orange4 pendant plus d’un an. Il s’agit pourtant ici également de protection des auteurs. Il est intéressant de plus de noter qu’Orange comptait parmi les fiers sponsors officiels de l’inutile sommet « eG8 » où la question de la protection des auteurs a été abordée. La Commission européenne n’étant d’ailleurs pas en reste, tant par sa tentative de faire adopter le traité ACTA[4] que la directive sur le brevet unitaire qui bien qu’utile sur le principe laisse entrer le logiciel dans le champ de la brevetabilité, ce qui ne saurait être plus grotesque puisque le logiciel est une expression de la pensée humaine et donc naturellement sous le régime du droit d’auteur.

Tous ces problèmes ont en commun le manque de considération des « acteurs », entreprises – pourtant grandes utilisatrices de logiciel libre – comme législateur. Ceci vient autant de la perception erronée de l’informatique comme un sujet purement technique et économique, que des effets de la vente liée, effets devenant rétroactivement causes de renforcement des monopoles. Le grand public est en effet gardé dans l’ignorance, croyant que le choix qui est fait pour lui est dans son intérêt, que « ça marche comme ça », et que « Linux ça marche pas », ce qui dans la plupart des cas est dû au manque de support matériel, lui-même résultant de l’indisponibilité des spécifications techniques du matériel, puisque bien sûr les fabricants préfèrent distribuer plutôt des pilotes pour Windows que les spécifications, qui sont pourtant le « manuel utilisateur » du matériel par le logiciel et devraient être publiques, ceci étant justement la conséquence du monopole déjà évoqué.

L’ironie de la situation étant que même Microsoft a été victime de cet état de fait, puisque lors de la sortie de Windows Vista, certains périphériques fournis uniquement avec des pilotes pour les versions précédentes de Windows n’étaient plus utilisables, mettant ainsi en colère les utilisateurs devant néanmoins acheter Windows Vista avec leur nouvelle machine, sans toutefois pouvoir utiliser certains périphériques pourtant neufs mais dont le fabricant refusait de fournir un pilote mis à jour.

Quand aux très rares matériels « certifiés Linux » disponibles, ils sont généralement seulement sommairement testés une fois pour toute certification, et de plus vraiment un « luxe » au vu des prix pratiqués.

Malgré des campagnes d’information au public de la part d’associations de promotion du logiciel libre comme l’April ou l’AFUL, ainsi que plusieurs procès gagnés par des particuliers, l’inaction de la DGCCRF est manifeste, et le status quo demeure depuis maintenant plus d’une décennie.

En effet, le problème de la vente liée, loin d’être récent, est par exemple une des causes majeures de la fermeture en 2001 de Be, Inc., éditeur du système d’exploitation BeOS, que j’ai utilisé pendant 10 ans. Déjà à l’époque Microsoft s’imposait sur les ordinateurs PC par le verrouillage du processus de démarrage, et en interdisant aux revendeurs par des contrats secrets d’installer un autre SE, la seule tentative de Be, Inc. de fournir des ordinateurs pré-installés avec son système ayant été torpillée, Hitachi se contentant alors de laisser BeOS sur le disque dur mais sans le rendre disponible au démarrage, ni même documenté et donc de facto inaccessible.

Plus tard, un éditeur de logiciel allemand ayant tenté de reprendre le développement de ce même système a également dû fermer, toujours par manque de ventes et à cause du monopole de fait de Microsoft sur le marché, me causant au passage un licenciement économique.

C’est d’ailleurs l’échec commercial de BeOS qui a conduit à la création du système d’exploitation libre Haiku auquel je contribue actuellement, dans l’idée de perpétuer son originalité, comme on tenterait de préserver une espèce nécessaire à la technodiversité. Pourtant, même si c’est un projet plus ludique que commercial à l’heure actuelle, la vente liée nous pose problème tout comme aux auteurs de Linux. En effet, la non disponibilité des spécifications matérielles chez certains fabricants et de nombreux constructeurs rend impossible l’écriture des pilotes de périphériques pourtant nécessaire à leur utilisation.

Cet état de fait est d’ailleurs une régression. En effet à une certaine époque la plupart des machines électroniques (téléviseurs, électrophones, mais aussi ordinateurs) étaient livrées avec les schémas complets. J’ai ainsi par exemple, dans le manuel utilisateur de mon premier ordinateur (un ORIC Atmos), la description de son fonctionnement interne et toute la documentation permettant d’interfacer du matériel, et l’importateur avait même publié les plans. L’obsolescence programmée a pris le pas depuis lors.

Ce luxe donc, auquel vous avez droit, m’a été refusé à l’achat de mon dernier ordinateur portable. Non seulement le fabricant refuse de rembourser la licence de Windows 7 que je n’ai jamais demandée, mais il ne m’a toujours pas communiqué les spécifications nécessaires à l’adaptation du système que je désire utiliser et auquel je contribue. J’en suis donc réduit lorsque je tente de l’utiliser actuellement à une résolution graphique inférieure à ce que l’écran permet et sans aucune accélération matérielle, pas de connexion réseau, et l’impossibilité de produire du son, sans parler des fonctions moins essentielles, que pourtant j’ai payées. Pourtant, ainsi que je l’ai dit, ces spécifications constituent le « manuel utilisateur » du matériel par le logiciel, et forment donc en ce qui me concerne, des «caractéristiques essentielles »[5]. D’ailleurs, cette même machine avec GNU/Linux que j’utilise également cause régulièrement des problèmes pour la même raison, à savoir la non disponibilité des spécifications qui empêche la correction d’un bogue du pilote vidéo pourtant documenté depuis plus d’un an.

La vente liée cause du tort également à des éditeurs français, comme Mandriva, qui publiait une distribution de GNU/Linux depuis 1998, initialement appelée « Mandrake Linux », que j’ai d’ailleurs un temps utilisée, mais n’a pas réussi à s’imposer et a donc disparu récemment. On ne peu que déplorer le résultat de cette concurrence pas vraiment libre et certainement faussée.

Et pourtant le logiciel libre permet de développer de nombreux [modèles économiques différents|http://www.april.org/livre-blanc-des-modele-economiques-du-logiciel-libre], ouvrant des perspectives d’emploi pour des PME innovantes, si la loi ne le défavorise pas.

Par ces temps de crise, il ne serait d’ailleurs pas inutile de s’intéresser aux optimisations fiscales, pour ne pas parler d’évasion, que certaines entreprises multinationales pratiquent, Microsoft en premier mais également Apple. L’absence de détail des prix lors de la vente liée pose d’ailleurs des questions légitimes quand à la répartition de la TVA.

La pratique par Microsoft du verrouillage du processus de démarrage, que j’évoquais plus haut à propos des PC, est d’ailleurs toujours d’actualité puisque bien évidemment les prochaines tablettes « compatibles Windows 8 » devront implémenter obligatoirement le mécanisme dit « SecureBoot », qui au prétexte de limiter les virus rendra totalement impossible l’installation d’un système libre. Et donc alors même que le combat contre la vente liée s’éternise sur les PC, il est presque déjà perdu sur les machines qui les remplaceront bientôt, alors même que ce sont toujours des ordinateurs malgré tout, dont l’utilisateur devrait garder le contrôle, contrôle qui s’exprime en premier sur le choix des logiciels qu’il voudra pouvoir utiliser ou non.

Le choix d’installer Windows s’apparente ainsi plus au non-choix, à un blanc-seing laissé à Microsoft quand au contrôle de votre machine, avec la sécurité qu’on lui connaît. C’est aussi un choix de facilité, au vu de la situation actuelle, mais également la caution d’une situation inacceptable.

Le choix d’installer GNU/Linux, sur une machine de bureau, est avant tout moral et éthique avant d’être pragmatique, alors que sur un serveur il s’impose plus logiquement. C’est pourtant tout autant un choix de sécurité, puisque le code source ouvert garantit le contrôle que l’on a sur le système, comme l’absence de porte dérobée. C’est aussi un choix courageux et téméraire, par l’entrée dans ce qui reste encore une minorité technologiquement discriminée. Mais ce serait aussi un signal fort envers les développeurs qui créent ces logiciels, les utilisateurs confortés dans leur choix difficile, et enfin les fabricants de matériels qui pour certains encore n’ont pas compris qu’il était de leur devoir et de leur intérêt de considérer tous les utilisateurs.

Ne vous y trompez pas, la majorité des problèmes qui pourraient survenir lors de l’utilisation de GNU/Linux ne sont pas de son fait ou des développeurs qui l’ont écrit, mais bien de Microsoft, Apple, et d’autres éditeurs, qui par leur politique de fermeture compliquent inutilement l’interopérabilité entre leur système et les autres, à dessein bien sûr, puisque leur but est le monopole. D’ailleurs il est à prévoir des incompatibilités entre GNU/Linux et l’infrastructure choisie par la questure pour la gestion des courriels, à savoir Microsoft Exchange, bien connu pour ne respecter aucun standard hormis le sien, c’est à dire donc aucun, puisque les formats et protocoles d’Exchange ne sont en rien normalisés ni donc standard (de jure). Alors même que les logiciels de courriel de GNU/Linux respectent de nombreux standards et normes. Pour résumer, dire que GNU/Linux pose problème serait simplement inverser la situation causée par ces monopoles.

Une métaphore que j’utilise depuis des années sans succès, mais pourtant découverte aussi récemment par un juge, s’énonce ainsi :

« La vente liée d’un système d’exploitation avec un ordinateur revient à l’obligation d’embauche d’un chauffeur à l’achat d’une voiture. »

Ceci vous semble absurde ? À moi aussi. C’est pourtant la pratique actuelle.

En tant qu’ingénieur, auteur de logiciels libres, citoyen et électeur, ce sujet me tient à cœur, et il me semble nécessaire qu’au moins la législation actuelle soit appliquée, à défaut d’évoluer. J’espère vous avoir éclairé sur ce choix important qui vous incombe, non dénué de symbole, et qui je le rappelle est un luxe pour le particulier même informé. Je reste à votre disposition pour toute discussion.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur le Député, l’expression de ma considération la plus distinguée.

François Revol

Une lettre plus argumentée par François Revol

Ainsi par exemple le choix d’un SE libre permet
Remplacer [b]SE[/b] Par Système d' exploitation. ;)

Bien documenté, mais n’est-ce pas un peu long ?

Le meilleur paragraphe :
« Ne vous y trompez pas, la majorité des problèmes qui pourraient survenir lors de l’utilisation de GNU/Linux ne sont pas de son fait ou des développeurs qui l’ont écrit, mais bien de Microsoft, Apple, et d’autres éditeurs, qui par leur politique de fermeture compliquent inutilement l’interopérabilité entre leur système et les autres, à dessein bien sûr, puisque leur but est le monopole. D’ailleurs il est à prévoir des incompatibilités entre GNU/Linux et l’infrastructure choisie par la questure pour la gestion des courriels, à savoir Microsoft Exchange, bien connu pour ne respecter aucun standard hormis le sien, c’est à dire donc aucun, puisque les formats et protocoles d’Exchange ne sont en rien normalisés ni donc standard (de jure). Alors même que les logiciels de courriel de GNU/Linux respectent de nombreux standards et normes. Pour résumer, dire que GNU/Linux pose problème serait simplement inverser la situation causée par ces monopoles. »

Une lettre plus argumentée par François Revol
Ainsi par exemple le choix d’un SE libre permet
Remplacer [b]SE[/b] Par Système d' exploitation. ;)
C'est précisé au début du texte et abrégé ensuite :P .

[large]Ubuntu, Windows… Les députés à leurre du choix ?[/large]
Le leurre et l’argent du leurre

Les députés fraichement élus devront choisir entre une solution propriétaire (Windows) ou libre (Ubuntu). Nous avons pu nous procurer une partie de « l’abrégé de vos facilités informatiques », document distribué aux parlementaires pour les accompagner dans la mise en oeuvre de leur poste informatique et avant tout, dans le choix de la solution à installer.

Le livret, de plusieurs dizaines de pages, précise que le poste est mis à disposition pour toute la durée de la législature dans le bureau de chaque député à l’Assemblée nationale. « Sur demande de votre part, un second poste identique peut être installé pour votre ou vos collaborateurs dans les locaux de l’Assemblée nationale ». L’outil dispose d’une mémoire de 8 Go, un disque dur de 1 To et un écran de 22 pouces. Nous savons déjà qu’il s’agit de machines Dell.

A l’heure du choix, chaque député devra choisir à sa convenance entre Windows 7 ou bien Linux Kubuntu 12. « Le « poste Windows » est fourni avec la suite bureautique Office 2010 (Word, Excel, PowerPoint, Outlook), ainsi qu’avec la suite LibreOffice (Writer, Calc, Impress, Base et Draw). Il vous sera possible de choisir une suite bureautique par défaut ». Si le choix est celui de Linux, alors le poste « est fourni avec la seule suite bureautique LibreOffice. Dans ce cas, la licence Office 2010 ne sera pas activée lors de l’installation du poste. La messagerie sera seulement accessible en mode web. »
Exchange

Autant dire que le parlementaire sera davantage enclin à regarder la solution propriétaire : s’il opte pour Windows et son fidèle Pack Office 2010, il pourra profiter d’Outlook. Sur Kubuntu, nul logiciel client de courrier mais une simple messagerie en ligne. Au niveau de l’Assemblée nationale, c’est en fait Microsoft Exchange qui gère les emails, d’où ce choix. « Le déploiement et le paramétrage de ces postes, conformément à vos instructions, se dérouleront sur rendez-vous à compter du 20 juin et jusqu’au 27 juillet » prévient la note.

Cette situation interpelle. Interrogé la semaine dernière, Frédéric Couchet (APRIL) demandait aux « groupes politiques qui soutiennent l’univers du libre à ne pas céder au choix du confort afin de rester en conformité avec leur idée ». Egalement questionné, le député Philippe Briand - qui avait organisé en tant que questeur le retour de Windows - fustige les problèmes rencontrés avec la distribution Unbuntu (Linagora) : « Les secrétaires avaient par exemple des problèmes pour gérer la prise de rendez-vous. Nous avons pourtant essayé d’autres solutions, acheté des logiciels complémentaires… Finalement, le système gratuit coûte cher, car il exige beaucoup d’adaptabilité pour le rendre compatible avec le système marchand. ». Quant à la problématique de l’indépendance technologique ou de la sécurité sous les solutions propriétaires, il minimise le risque : « le député peut toujours garder sa solution libre s’il le souhaite. Chaque député a son propre ordinateur, sous sa responsabilité. De toute façon, l’Assemblée nationale est très sécurisée et si le système informatique a subi des attaques, aucune information n’est jamais sortie. »

Marc Rees le 27 juin 2012 à 11:51 (6 043 lectures)

Ci-dessous la réponse de Richard FERRAND

Monsieur,

Vous avez bien voulu attirer mon attention sur le choix de mon environnement de travail numérique et je vous en remercie.

En effet, les députés ont eu le choix, lors des installations informatiques, de leur poste de travail informatique, et plus particulièrement de leur système d’exploitation (Linux ou Windows).

Pour ma part, eu égard à mes habitudes, j’ai opté pour des logiciels propriétaires.

Néanmoins, attaché aux valeurs consubstantielles au logiciel libre que vous promouvez, à savoir la gratuité, l’accessibilité, la libRichard FERRANDerté, la propriété partagée et le respect de la vie privée, je demanderai une installation de logiciels libres sur le poste informatique de mon collaborateur.

Restant à votre écoute,

Je vous prie de croire, Monsieur, en l’assurance de ma considération distinguée.

Richard FERRAND
Député du Finistère

Il faut espérer que c’est son collaborateur qui a écrit cette lettre et qu’il veut dire que son député n’est pas assez vif d’esprit pour pouvoir changer ses habitudes :lol:

La vieillesse, la sclérose, la triste habitude, et pour tout dire la maladie d’Alzheimer peuvent frapper dès des âges réputés « moyens » de la vie. :stuck_out_tongue:

La faut de frappe est de qui ? Le député, le collaborateur, René ?

Néanmoins, attaché aux valeurs consubstantielles au logiciel libre que vous promouvez, à savoir la gratuité, l’accessibilité, la libRichard FERRANDerté, la propriété partagée et le respect de la vie privée, je demanderai une installation de logiciels libres sur le poste informatique de mon collaborateur.

C’est moi qui ai ajouté le nom du député par mégarde

Notre action aurait-elle portée quelques fruits ?
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-11901QE.htm

Question N° : 11901 de M. Richard Ferrand ( Socialiste, républicain et citoyen - Finistère ) Question écrite
Ministère interrogé > Budget Ministère attributaire > Budget
Rubrique > informatique Tête d’analyse > logiciels Analyse > administrations publiques. coût
Question publiée au JO le : 27/11/2012
Texte de la question
M. Richard Ferrand interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, sur le recours aux logiciels libres. La plupart des administrations utilisent des logiciels non libres. Une circulaire du Premier ministre datant du 19 novembre 2012 incite à l’utilisation des logiciels libres au sein de l’administration, en soulignant leur « souplesse d’utilisation » et leur « moindre coût ». Il lui demande donc quel est le coût global approximatif de l’achat et de l’utilisation de logiciels non libres dans l’ensemble des administrations publiques sur une période donnée de cinq ans.