Microsoft et logiciel libre ?

L’ensemble des textes suivants sont des extraits « significatifs ».

C’est à une petite révolution à laquelle on assiste dans l’univers des serveurs et des logiciels, dominé par le géant Microsoft. En effet, le groupe américain a signé ce jeudi un contrat avec la Protocol Freedom Information Foundation (PFIF) pour des logiciels dits «open source».
Ici :
http://www.lefigaro.fr/societes-etrangeres/2007/12/21/04011-20071221ARTFIG00486-microsoft-fait-le-premier-pas.php
suite :
La Commission avait ordonné à Microsoft de livrer à ses concurrents des informations pour le développement de produits interopérables avec ses logiciels.

Cet accord, passé avec la PFIF, est avant tout destiné à venir en aide à l’éditeur à but non-lucratif Samba, dont l’activité consiste à fournir des logiciels gratuits en «open source» pour les serveurs. Le fondateur de Samba, Andrew Tridgell a ainsi pu suivre les dernières mises à jour de Microsoft Windows et développer d’autres projets de logiciels. Ainsi, le logiciel de Samba destiné aux groupes de travail professionnel pour autoriser l’échange de documents ainsi que l’impression après identification des utilisateurs pourra se développer. Les problèmes d’interopérabilité ne permettaient pas à ce logiciel d’agir sur la totalité du réseau, chose que seul Active Directory de Microsoft pouvait faire jusqu’à aujourd’hui.

Le dernier commentaire de lecteur est le meilleur :
Fossnews : Fausse avancée.
Le code source du serveur de Microsoft est disponible depuis plusieurs années auprès de l’éditeur. En effet, gouvernements, universités et entreprises (payant le prix) peuvent accéder au code source.
Ce n’est donc pas une avancée, ni même un évènement majeur.
Si la documentation n’a pas été livrée plus tôt, c’est tout simplement… qu’elle n’existait pas !!!
Les équipes de Microsoft ont été obligées d’écrire la documentation manquante depuis le source existant.
Super sanction donc… !!!

Toutefois ne pas négliger la production de cette documentation. Richard Stallman a toujours insisté sur la documentation, sans laquelle le meilleur programme du monde (sous Linux, bien sûr) est inutilisable au mieux de ses capacités et des efforts qu’il a nécessité.

Autre vue :
http://www.pcinpact.com/actu/news/40855-samba-microsoft-documentation-10000-euros-pf.htm

Évidement, le fait que la PFIF [Protocol Freedom Information Foundation] s’occupe des logiciels libres implique certaines barrières. Les développeurs de Samba auront par exemple l’obligation stricte de ne pas révéler les informations obtenues de cette manière, mais ils pourront par contre publier le code source de tout ce qui concerne l’interopérabilité.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-microsoft-fournit-sa-documentation-a-samba-24918.html

Contre le versement unique de 10 000 €, Microsoft fournira toute la documentation nécessaire pour que les développeurs Open Source puissent implanter les protocoles Windows dans leurs produits. Microsoft devra également indiquer clairement quels sont les brevets qu’il estime liés à sa technologie pour que les développeurs puissent éviter toute violation involontaire.

En échange, les développeurs devront signer un accord les empêchant de dévoiler le contenu de cette documentation ou de la redistribuer. En revanche, ils pourront écrire des logiciels utilisant ces protocoles, et donc suivant les termes de la GPL, fournir librement le code source associé.

Nous sommes loin, très loin de la Licence Publique Générale. Voir la suite…

http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/12/21/open_source_samba_debourse_10_000_euros_pour_danser_avec_microsoft
qui me conduit à :
http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/10/18/sam_ramji__microsoft___open_source____nous_sommes_une_compagnie_tr_s_ouverte_

« Microsoft expérimente l’open source depuis six ans », défend Sam Ramji, directeur stratégie Open Source et Linux chez Microsoft.

Qu’on ne s’y trombe pas! Si Microsoft s’intéresse au modèle open source, c’est bien à travers son potentiel de croissance économique (comme nombre de ses concurrents) et non pas pour la philosophie de partage des ressources et des idées sur lequel repose le mouvement du libre.

« Le cœur de l’activité de Microsoft est la plate-forme [comprendre : les Windows]. Mais la plupart des applications informatiques [qui tournent dessus] ne proviennent pas de Microsoft », analyse Sam Ramji. « Il est dans notre intérêt d’améliorer Windows dans l’objectif de supporter ces technologies afin de renforcer l’adoption de la plate-forme. » Et de citer l’exemple emblématique Firefox dont la montée en puissance n’est plus à démontrer. Afin d’assurer une bonne optimisation du navigateur au panda rouge sur Vista, le patron du laboratoire open source de Microsoft n’avait pas hésité à inviter à la fin de l’été les développeurs de Mozilla à se rendre dans son siège de Redmond.
« L’open source présente l’opportunité de développer de meilleures applications, plus facilement administrables », résume Sam Ramji. Mais derrière ces améliorations, la compétition n’en reste pas moins féroce. « Windows est en compétition avec Linux, Microsoft est concurrent de Red Hat… la compétition est le moteur de développement de l’entreprise. »

En effet, le bouillonnant Steve Ballmer, PDG de Microsoft, est plus enclin aux menaces de procédures judiciaires. « En 32 ans d’existence, nous avons attaqué trois fois en justice. L’année dernière, nous avons dépensé 100 millions de dollars pour nous défendre. Les procès ne sont pas bons pour les affaires et rendent nerveux le consommateur », plaide-t-il.

C’est pourtant bien cette stratégie d’intimidation (synthétisée sous l’acronyme anglo-saxon FUD pour fear, uncertainty and doubt) qu’appliquent (trop) souvent les grands acteurs de l’industrie informatique pour « faire des affaires ».

Ouf, on respire ! On aurait pu croire que Microsoft deviendrait réellement une entreprise de logiciel(s) libre(s). Il n’en est rien. Microsoft doit faire avec. C’est tout. C’est beaucoup : une reconnaissance, un aveu.

Merci à Google Keleier (‹ News › pour les anglophones).

Autre « nouvelle », sans rapport direct avec la précédente, la vente liée :
http://www.vnunet.fr/fr/news/2007/12/20/vente_liee___quatre_associations_interpellent_les_pouvoirs_publics

L’union va-t-elle faire la force en matière de vente liée ? Quatre associations nationales qui défendent les intérêts des utilisateurs de logiciels libres (AFUL et April) et des consommateurs (CLCV et UFC Que Choisir) viennent de transmettre une lettre commune à la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) [].

Ils demandent une action « sans manoeuvre dilatoire » sur le dossier des ventes liées en informatique, au nom des six millions de consommateurs qui achètent un ordinateur neuf cette année. Ces critiques visent les fabricants d’ordinateurs qui associent leur matériel à Windows de manière trop systématique mais aussi avec des éditeurs de logiciels de sécurité ou de logiciels multimédia.

« Depuis plusieurs années déjà, la DGCCRF est régulièrement interpellée au sujet des violations évidentes des droits des consommateurs qui résultent de cette pratique », peut-on lire dans la lettre commune. « Or, malgré les nombreux courriers, et malgré les procédures judiciaires que les consommateurs sont obligés de suivre pour faire respecter leurs droits, la DGCCRF n’a jamais mis fin à ces abus. La situation n’a pas évolué et rien ne laisse espérer que le problème pourra se régler sans son intervention. »

Cette lettre commune a été diffusée à un moment crucial de l’examen du projet de loi « pour le développement de la concurrence au service des consommateurs » qui devrait être définitivement adopté d’ici la fin de la semaine. Même si Luc Châtel, secrétaire d’Etat à la Consommation et au Tourisme, a préféré botter en touche sur ce dossier.

Depuis le temps que cette affaire traîne, on peut légitimement se demander si nos hommes politiques ont la volonté (politique) d’agir dans ce domaine. Je pense (finalement) qu’on ne peut pas les accuser d’être vendus (ou achetés, il y a transitivité) par l’industrie informatique, ils ont changé entre temps plusieurs fois.

Mais le consommateur aimerait savoir ce qui gêne. Pourquoi ne pas discuter intelligemment, si possible, au lieu de cette opacité de la DGCCRF, donc du secrétaire d’Etat et du ministre de l’économie ?
Voire du président actuel de la république, au vu de son activité.

Avez-vous signé ? Je l’ai fait dès 2003, lorsque je n’ai jamais pu me faire rembourser un Windows non utilisé, malgré l’appui de la DDCCRF de Quimper (Rue Rameau).
http://www.racketiciel.info/

Merci Michel !

J’ai une question, est-ce que les si les développeurs de wine réunissent 10 000€ ils pourront “acheter” la documentation liée à DirectX (les dernières versions) et ainsi permettre une avancée tout simplement gigantesque en matière de jeux sous Linux ? J’imagine que je me trompe, pour plusieurs raisons :

1°/ Si Microsoft livre DirectX à une devteam qui fait dans le libre (celle de wine en l’occurrence), c’est le début de la fin de son monopole. En effet, le facteur jeux vidéos est à prendre en compte dans ce monopole puisque des milliers de joueurs ont certainement été intéressés par Linux sans vouloir s’investir plus à partir du moment où ils ont entendu “dual boot”. Si certains hardcore gamers resteront sous Windows, je pense qu’une grosse partie pourra jouer à Counter-Strike Source de la même façon que sous Windows, ainsi qu’aux jeux récents qui ont beaucoup de mal à tourner, je pense à Crysis par exemple :P.

2°/ Si Microsoft vendait l’implémentation de DirectX, je le saurais déjà :-° !

Tu réponds toi-même en grand partie à ta question.

Il faut ajouter --en ce qui concerne les jeux-- le problème des pilots de cartes graphiques, et sans doute encore quelques autres problèmes auxquels ne ne pense pas, là tout de suite.

Les pilotes commencent à être robustes, quand même, notamment celui de nVidia. La plupart des jeux classés Premium par l’équipe de wine fonctionnent exactement de la même manière que sous Windows, c’est-à-dire avec la même fluidité, etc.