quel chipset AMD choisir

Choisir une carte mère n’a rien de facile. Et pour cause : pour une même plateforme, chaque constructeur peut en annoncer des dizaines ! Mais à la base, il y aura un élément crucial : le chipset. Aujourd’hui, nous vous guidons pour mieux comprendre ce qui différencie ceux destinés aux Ryzen d’AMD.

C’est en mars 2017 qu’AMD a mis sur le marché ses processeurs Ryzen et leur socket AM4, devant durer pas moins de trois ans. Une promesse de stabilité bienvenue dans un marché largement dominé par Intel et ses mises à jour (un peu trop) régulières. Surtout qu’elle s’accompagne d’une faible segmentation au sein des CPU.

Mais cela ne veut pas dire que la plateforme est monolithique. Comme souvent, elle s’appuie sur une série de chipsets aux capacités plus ou moins fournies. Ce sont eux qui doivent vous guider dans la recherche de la carte mère idéale, adaptée à vos besoins et votre usage. Mais comme bien souvent, il faut être attentif au moment du choix.

Car si l’utilisateur est souvent tenté de prendre le modèle le plus complet ou de s’arrêter à un tableau comparatif, dans la pratique, c’est un peu plus compliqué. Pour une raison simple : Ryzen est (presque) un SoC.

Un chipset, ça fait quoi ?

En 2018, un chipset n’a presque plus de raison d’exister. En charge des entrées/sorties, il voit un nombre croissant de ses fonctionnalités remonter vers le processeur. Lorsque c’est totalement le cas, on parle de System-on-Chip ou SoC.

Dans le cas des Ryzen, un chipset reste nécessaire, mais les modèles classiques (Summit/Pinnacle Ridge) intègrent deux ports S-ATA 6 Gb/s, quatre USB 3.1 Gen 1 (5 Gb/s), 16 lignes PCIe 3.0 pour carte graphique en complément de quatre autres d’usage général. Ils sont donc un peu plus flexibles que la génération précédente (Bristol Ridge, PCIe 3.0 x8 + x4).

À l’inverse, c’est un peu moins complet que les APU de la série 2000 (Raven Ridge) qui ont droit à quatre ports USB 3.1 Gen 1, autant de ports USB 3.1 Gen 2 (10 Gb/s), un USB 2.0 et deux S-ATA 6 Gb/s. Il faut par contre se contenter de huit lignes PCIe 3.0 pour la carte graphique et quatre d’usage général.

Dans tous les cas, cela peut vite être une limite, notamment pour une machine de milieu/haut de gamme où un minimum de ports USB/S-ATA sont nécessaires. C’est là que les chipsets entrent en jeu.

Série 300 ou 400 : surtout une histoire de marketing

Commençons par évacuer un sujet qui est parfois l’objet de confusions : il n’y a aucune différence technique entre les séries 300 et 400, un B350 et un B450 sont strictement identiques.

Il y a néanmoins trois points qui peuvent retenir votre attention. Tout d’abord, une carte mère équipée d’un chipset de la série 400 sera en général à jour au niveau de son UEFI et gèrera donc nativement les derniers processeurs. Ensuite, elle est plus récente et pourra donc apporter quelques nouveautés annexes, du côté de son Wi-Fi par exemple.

Enfin, AMD a décidé de faire passer la pilule en attribuant gratuitement une licence StoreMI (voir notre analyse) aux utilisateurs d’un chipset de la série 400. Cette application (sous Windows) permet d’utiliser conjointement un SSD, un HDD et/ou de la mémoire afin d’en faire un espace de stockage unifié pour améliorer la réactivité du système.

Les caractéristiques des différents chipsets

Pour vous aider dans votre choix, nous avons regroupé dans un même tableau tous les éléments qu’AMD communique en général de manière séparée : les possibilités de ses différents processeurs et ceux de ses chipsets au niveau des E/S. En ajoutant les lignes des modèles de votre choix, vous saurez donc ce que vous pouvez faire :

Comparatif Chipsets AMD AM4 Septembre 2018

Les chipsets A/B/X300 sont plutôt destinés à l’intégration. Comme on peut le voir, ils sont complètement vides et ne sont là que pour accompagner le processeur et délimiter l’utilisation de certaines fonctionnalités comme l’overclocking ou la scission des lignes PCIe 3.0 destinées à une carte graphique.

L’A320 sera largement suffisant pour une majorité des usages bureautiques. On y trouve de l’USB 3.1 Gen 2, on peut grimper jusqu’à huit ports S-ATA via ceux intégrés au CPU et les quatre lignes PCIe 2.0 permettent d’ajouter quelques éléments tiers à la carte mère. Si l’OC ou StoreMI ne vous intéressent pas, il vous conviendra.

Entre les Bx50 et Xx70, le choix sera plus fin. Ils auront l’avantage d’autoriser l’overclocking, mais seul le second proposera le multi GPU, ce qui sera essentiel à certains. Il apporte également deux lignes PCIe 2.0, deux ports S-ATA, et quatre ports USB 3.1 Gen 1 supplémentaires, ce qui permettra à la carte mère de multiplier les connecteurs disponibles.

Mais de telles capacités ne seront que rarement utiles dans la pratique. Si vous avez une dizaine de HDD/SSD à connecter lors de la mise à jour de votre machine, posez-vous sérieusement la question de passer à des modèles plus récents et de plus grosse capacité ou d’investir dans un NAS. Ce sera sans doute un meilleur investissement.

Et pour le Ryzen Threadripper ?

Ici, vous n’avez pas le choix, seul le X399 est proposé par AMD pour les cartes mères sur socket TR4. Comme pour les Ryzen classiques, une partie de la connectique est intégrée au processeur, l’autre dans le chipset. Voici un schéma qui résume les différentes possibilités et la répartition des E/S :

AMD Ryzen Threadripper WX

J’ai lu, mais je n’ai pas tout compris. N’étant pas actuellement concerné, et ayant déjà vu ce genre de farce chez Intel, je garde à l’esprit pour plus tard.