A moi. Tout d’abord je suggère un petit test de geekitude, histoire de quantifier un peu l’étendue des dégâts :
http://www.innergeek.us/francais.html
Quand on répond franchement on risque être surpris ^^’
Bon, en ce qui me concerne, j’ai bientôt 34 ans, donc j’ai vécu en direct l’arrivée des micros en France. Je n’ai pas eu la chance de commencer par le ZX81, mais c’est juste le hasard, j’ai d’abord rencontré le Alice de Matra (religieusement prêté par un prof de Briec !), c’est en gros la même tartine. Je devais avoir entre 16 et 32 ko là-dedans, bref de quoi se marrer !
Je suis resté assez longtemps sans ordi, bourlinguant chez les copains et croisant tour à tour le fantastique Spectrum 48k (avec Elite, de David Braben, une merveille de programmation ce jeu), le Commodore 64, l’Oric, le Commodore Vic 20, sans parler des différentes consoles qui sévissaient en ce temps-là.
Mon premier ordi à moi a été le légendaire Amstrad CPC 464. 5000 balles avec l’écran couleur… 64 ko de RAM pour un processeur 8 bits d’à peine 2 MHz, lecteur de cassettes. Bin croyez-moi, croyez-moi pas, on pouvait coder là-dessus. En basic c’est facile, mais si on veut qu’il fasse quelque chose c’est du machine ou rien (pas la place sinon), que je ne maîtrisais pas. j’y ai retrouvé Elite : jeu d’exploration/combat (en 3D !)/commerce spatial, avec des milliers de systèmes à explorer, le tout en un chargement de 5 minutes environ sur K7.
Ensuite (au lycée), j’ai eu un Atari 520 STE (une Rolls : CPU 68000 -16/32 bits- à 8 MHz, 512 ko de RAM que j’ai outrageusement gonflé à 1 Mo -on disait 1024 ko à l’époque pour se la péter- !). J’y ai fait la connaissance de choses incroyables : la souris et le bureau graphique (fenêtres, fichiers, …). Toujours pas de disque dur évidemment, ils devaient coûter plus cher que l’ordi pour des capacités énormes de 20 Mo. Machine de jeu, machine de dessin (vous pensez, écran 320x200 en 16 couleurs parmi 512 !), machine de musique (prises MIDI sur la gauche). Ces prises étaient bien la seule arme qu’on avait contre ces $£*% de possesseurs d’Amiga !
Pour vous donner une idée, voilà le bureau de l’ATARI ST dans sa vraie taille (faut imaginer ça sur un moniteur d’environ 14 pouces) :
Pendant tout ce temps, j’ai épluché les magazines Tilt et Hebdogiciel…
Et je suis passé au PC. Un vieux tout pourri qu’on m’a filé (moniteur “ambre”), pour que je bosse un peu mon PASCAL (à la fac). Et enfin un PC moderne plus tard, P2.
J’ai appris surtout du Fortran en début de fac (un super langage, surtout version 90). J’ai bossé sur de vieux PC pourris sous MSDOS, et pour mon boulot de Maîtrise, on m’a largué sans rien me dire sur un Sun sous Solaris (Unix). Stupeur ! Une bécane de rêve, mais incompréhensible pour mon pauvre cerveau ! Ca ne durera pas heureusement.
Enfin, arrivée au DEA (“géosciences marines” à Plouzané), et là c’est la révélation : notre prof d’info est l’admin système, il est très bon, très pédagogue, et surtout c’est un linuxien ! On a tous des comptes, valables dans tout le labo (équipé de Sun), et la salle d’info, qui sert à tout le bâtiment, a des PC en double boot NT/Debian ! Je découvre effaré qu’un PC peut se comporter comme une vraie station de travail, je vois pour la première fois GIMP, Staroffice, les outils GNU, …
Ce gars nous apprend donc ce qu’est Linux, Unix, un réseau (un vrai), le logiciel libre, la netiquette, bref l’indispensable. Je suis loin d’être bon en admin Linux, mais au moins je sais pourquoi c’est bien foutu
Ce gars m’installe mon premier Linux, une Debian Slink ou Potato je sais plus. Evidemment je ne touche à rien de toute l’install, où il faut déterminer intégralement tout le matériel à coup de plages d’adresses, de description de chipsets, … Rien à voir avec une install Ubuntu (ou même Debian) de maintenant ! J’ai été pas mal accro à la Mandrake ensuite, mais maintenant je reviens pas mal vers Debian.
Depuis j’ai une formation de développeur (surtout orienté objet), après une formation “comando” à Paris. J’ai utilisé C, C++, Java, Fortran, (X)HTML/CSS/Javascript, PHP/MySQL, Actionscript (le langage de Flash, mais avec MTASC, un compilateur libre !), les bases de données, … Le tout principalement sur Emacs (je n’aime pas trop les centres de développement intégrés…). Et maintenant c’est mon métier.
Le jeu vidéo est la seule chose qui garde encore en vie un Windows XP chez moi malheureusement.
Geek ? Euh…