Qwant Maps

C’est fait ! Le concurrent à Google Maps de Qwant est en ligne. Le service est néanmoins assez limité en fonctionnalités, proposant surtout un moteur de recherche et l’affichage de données. Cela devrait néanmoins rapidement évoluer, notamment en fonction du retour des utilisateurs.

Début juillet, Qwant annonçait la mise en ligne de sa v4 avec un design repensé tout en évoquant sa stratégie dans l’open source peu après l’embauche de Tristan Nitot. Mais cette conférence de presse était aussi l’occasion d’annoncer de nombreux services, que l’on attend depuis. De Qwant Mail à Pay en passant par Translate, rien n’est encore prêt.

Il y a néanmoins un service qui vient d’être mis en ligne : Maps. En juillet, Éric Léandri nous confiait que tout était assez mûr pour une publication rapide puis une bêta à la fin de l’année. Cela n’aura finalement pas été le cas, peut être le temps de s’assurer que les infrastructures étaient capables de tenir le choc. Seule une version alpha est aujourd’hui présentée.

Le service est ainsi assez proche de ce que nous avions vu cet été, avec quelques petites évolutions dans l’interface.

Basé sur OpenStreetMap, par Qwant

Pour rappel, Qwant Maps reprend les données d’OpenStreetMap (OSM), avec un fond de carte maison et surtout un design un peu plus accueillant pour le grand public. Ce, tout en gardant l’aspect communautaire et participatif. Noémie Lehuby, qui siège au conseil d’administration d’OpenStreetMap France, en est d’ailleurs la chef de projet.

Il s’agit d’un pas important pour le service de cartographie ouvert, face aux géants du secteur qui ont tendance à occuper tout l’espace. D’autant que Qwant apporte son soutien à travers des outils open source comme Cosmogony permettant la création de zones administratives géocodées et utilisées ensuite dans OSM.

L’utilisation des données du service est clairement indiquée, mais il n’y a pas encore d’élément proposant de compléter les données d’OSM. Il était au départ question d’un simple renvoi, avant la mise en place d’une interface plus directe.

Qwant MapsQwant Maps

Contribuez de différentes manières

Un dépôt GitHub explique néanmoins comment participer, tant à l’évolution de Qwant Maps qu’à OSM et aux données accessibles. C’est l’espace privilégié pour la remontée de bugs par la communauté dans cette première phase de test.

On y apprend les principaux détails techniques comme l’utilisation du projet open source maison erdafpel (licence Apache 2.0) pour le site. Il permet de livrer et rendre présentable (via Mapbox GL) les données du serveur de distribution des tuiles qui constituent la carte. Ce dernier repose sur les travaux effectués autour des projets open source kartotherian, mapbox ou OpenMapTiles. Le style graphique est également détaillé sur GitHub.

Un espace de traduction est ouvert sur Transifex. Les plus motivés sont également invités à faire des remontées après avoir utilisé geocoder-tester. Ce petit script Python permet de tester la réponse aux requêtes et dire si les réponses ont été ou non pertinentes. Un fichier d’exemple est disponible.

Dommage que tout cela ne soit pas exposé dans l’interface de Maps, beaucoup d’utilisateurs devraient ainsi passer à côté.

Des fonctionnalités encore très limitées

L’ensemble apparaît déjà comme tout à fait fonctionnel, avec la recherche de rues, de villes ou de lieux. Une carte comprenant des informations est accessible d’un clic. On y trouve différents éléments comme le contact, l’accessibilité ou les horaires d’ouverture pour certains commerces par exemple. Un dispositif de favoris et de partage est aussi présent.

D’autres sources devraient être agrégées avec le temps, notamment à travers Kuzzle, avec qui un partenariat avait été annoncé fin mai. De quoi lui permettre de faire le lien avec de nombreuses sources de données sur la pollution de l’air, la couverture mobile, les avions et péniches, etc.

On regrettera de ne pas avoir un peu de finesse dans la recherche, pour préciser par exemple que la requête concerne des transports en commun ou des lieux plutôt que des noms de rue ou des commerces par exemple. Le fond de carte ne peut également pas être changé pour une vue satellite ou aérienne par exemple.

Qwant MapsQwant Maps

Un bouton permet la géolocalisation. Après un clic, le navigateur propose de livrer votre position à Qwant. Une petite fenêtre indique que ces informations ne sont pas stockées, conformément à la politique maison : « Nous ne voulons pas connaître vos allées et venues ». C’est ici l’élément principal qui doit faire la différence avec la concurrence.

Les itinéraires ne sont toujours pas pris en charge, même si un bouton grisé est présent. Des partenariats spécifiques sont nécessaires sur ce point, notamment pour récupérer l’ensemble des données au niveau des transports en commun qui se traitent à un échelon local. Des solutions peuvent néanmoins être déployées en se reposant sur des tiers déjà bien implantés dans le secteur comme Here par exemple.

Mais rien n’a encore été annoncé dans ce sens ou implémenté dans la version de Qwant Maps présentée aujourd’hui. Il n’y a pas non plus de publicité pour le moment. Celle-ci étant la principale source de revenus de la société française (sans pistage), il y a fort à parier que cela finira par arriver, dès que le service sera un peu plus évolué.

Maps n’existe d’ailleurs que comme un service à part et n’est pas encore intégré aux résultats de recherche classiques.